L'histoire :
Barry et Werner vont se rencontrer à nouveau dans le bar de l'hôtel Astoria. Le policier s'investit sans retenue dans l'enquête concernant la mort violente de cinq hommes d'affaire, liés à une call-girl elle aussi assassinée. Le vampire a clairement l'intention de révéler sa véritable nature à celui qui est devenu son ami, depuis leurs premiers échanges sur les réseaux sociaux. Il se sent proche de Barry, dont la femme et la fille ont péri dans les attentats du World Trade Center quelques années plus tôt. Mais leur entrevue est interrompue par la visite de deux hommes qui vont quitter les lieux avec le policier. Werner devine que quelque chose d'imprévu est en train de se passer, tandis que Barry parvient en voiture devant la superbe demeure de Marco Peralli, un des parrains de la mafia new yorkaise. Il va frontalement entrer en contact avec celui dont le nom circule dans l'affaire des meurtres, et que la plupart de ses collègues évitent par tous les moyens. Son ange gardien qui a traversé les siècles n'est pas très loin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Serge Le Tendre a réussi une adaptation de qualité pour ce roman de David Khara, en lui imposant une dynamique tout à fait adaptée à la bande dessinée. Après un premier tome de mise en place plein de questionnements et de suspense montant, ce second volume enchaîne avec une série de scènes d'action. Le dessinateur Frédéric Peynet donne une personnalité très forte à Barry Donovan, le flic qui ne parvient pas à oublier la disparition de sa famille. Son visage étonnamment consistant dès les premières pages du tome précédent donne une vraie force à l'intrigue policière. Un peu comme un acteur qui crève l'écran et apporte à un film une crédibilité supplémentaire. La fin de cette aventure policière et d'amitié hors norme s'accompagne d'une petite dose de frustration, tant le potentiel entre les deux personnages semble porteur. On n'aurait pas rechigné à une extension sur trois tomes, un recul enrichi sur le passé de Werner. Bref, un peu plus de temps avec ces personnalités solides et bien campées. Mais le moment de lecture est de qualité, Le Tendre mène sa barque avec une grande maîtrise, tandis que Peynet inscrit progressivement son nom dans la liste des dessinateurs réalistes qui comptent. Et puis David Khara, lui, a déjà écrit la suite des Vestiges de l'Aube. Tout espoir est donc permis...