L'histoire :
Ce jour-là, Vincent Revel, inspecteur de police de 49 ans, est dans la même rame du métro parisien qu’Alexeï Borislaw, lorsque ce jeune homme fait un malaise cardiaque. Vincent appelle immédiatement les secours et Alexeï doit la vie à cette belle efficacité. 8 ans plus tard, les deux hommes sont devenus amis. Vincent est toujours policier et Alexeï a monté une boîte d’informatique qui cartonne. Ils se retrouvent régulièrement pour boire un coup, à la terrasse d’un café, sans se douter qu’un sombre individu les a dans son collimateur et fomente de drôles de plans. En effet, au-delà de la misanthropie, ce mystérieux quinquagénaire d’apparence très commune est du genre à se moquer ouvertement des gens qui trébuchent, ou à laisser éclater sa violence. Notamment, il fabrique une petite bombe artisanale, qu’il cache dans un sac à dos « oublié » dans le métro. Quand celle-ci explose, aucune victime n’est à déplorer, mais tous les passagers ont été maculés de peinture rouge… et parmi eux, curieusement, se trouve Vincent Revel. De fait, le policier se retrouve filmé au 20h d’une grande chaîne nationale et moqué par ses collègues. En marge de ce fait divers, Vinent enquête sur le meurtre d’un bijoutier véreux à grands coups d’extincteur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’épisode pilote de ce thriller urbain, destiné à devenir trilogie, présente avant tout des personnages complexes, intrigants et installe une pu~§# d’atmosphère. Vous ne saurez pourtant pas grand-chose du passé et de la destiné de chacun : les frères Bonneau, dont c’est ici la première réalisation en matière de BD, posent essentiellement des jalons pour la suite. Pourquoi Vincent est-il la cible de cette espèce de psychopathe ? Quel lien a-t-il avec lui ? Qui est ce Xavier dont il pleure la disparition ? Son enquête quotidienne a-t-elle une quelconque répercussion sur l’affaire de la bombe de peinture ? Il faudra attendre les deux prochains épisodes pour recomposer ce puzzle narratif, dont on n’a même pas encore le modèle. La mise en bouche de Metropolitan tire donc son épingle du jeu de son ambiance urbaine, un peu insalubre, très contemporaine. Réaliste, souvent extrait de photos recomposées et redessinées, le dessin au lavis, en quasi-bichromie (tour à tour sanguine, ocre, glauque…), montre une sacrée maîtrise. Laurent et Julien Bonneau jouent avec la lumière diffuse ou blafarde, les flous des focales (ils font aussi dans le court-métrage), les travellings… La variation des plans (plongées, macro, panoramiques) et le rythme du découpage empruntent une mise en scène élégante, cinématographique très contemplative. Des planches entières peuvent ainsi être consacrées à un bus qui passe tandis que le héros s’achète un sandwiche, ou au psychopathe qui lit son canard au lavomatic… Bref, c’est séduisant, prégnant, accrocheur, et on attend la mécanique d’ensemble avec grande impatience !