L'histoire :
Naja est une tueuse à gage froide et détachée, au service de Zéro, patron d'une mystérieuse organisation. Elle, est la tueuse numéro 3 de l'organisation. Un jour, elle fait la rencontre de « il », un mystérieux jeune homme, qui lui apprend que le tueur numéro 1 a un contrat sur elle et qu’il viendra prochainement la tuer. Elle décide donc de le trouver avant que celui-ci ne la trouve, elle. Mais pour le dénicher, elle a besoin de son premier amour. En appelant la mère de son ami, elle apprend que ce dernier est en prison à Bogotá. Elle se rend donc en Colombie avec un paquet d'argent pour acheter sa libération. Mais sur place, son ami lui explique que l'évasion est la seule chose qu'on ne peut pas acheter auprès des gardiens de la prison. Heureusement, il a mis au point un plan qu’il lui explique : la prison de Modelo est dirigés par deux groupes distincts, L'Autodéfenses Unies de Colombie (AUC) et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), qui possèdent chacun une aile de la prison. Ils sont des privilégiés et ont les meilleures cellules, des téléphones… Au milieu d'eux, il y'a une classe inférieure qui vit dans un total dénuement. Le but du plan est de convaincre cette classe inférieure de se révolter pour retourner le pouvoir en place. Mais pour cela, il faut des armes et c'est Naja qui doit se débrouiller pour en trouver…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la deuxième aventure de Naja, la tueuse froide au nom de serpent, le scénariste Jean-David Morvan s’amuse à nous emmener sur de mauvaises pistes. En effet, l'album commence comme le premier, avec une voix off glaciale qui nous présente la psychologie et la manière de travailler d'un tueur professionnel. Sauf que cette fois-ci, il ne s'agit pas de Naja mais de Max, le N°1 de l'organisation. On s'attend donc à voir le récit focaliser sur ce personnage, d’autant plus qu’il illustre la couverture de l'album. Or très vite, Naja débarque et le règlement de compte peut commencer. On s’attend donc à assister au duel entre N°1 et N°3 mais là… on est à nouveau piégé : en pleine fusillade, le narrateur décide de revenir en arrière pour nous expliquer comment Naja est arrivée jusque-là, pour reprendre pile où le premier album s'était arrêté, au parloir de la prison de Modelo. C'est bien joué de la part de Morvan et cette pirouette narrative permet de bien tenir le lecteur en haleine. L’ensemble du scénario est d’ailleurs très bien ficelé ; comme pour le volume précédent, il y a très peu de dialogues, un manque comblé par les voix off descriptives. On suit les changements de caractère de Naja… Elle qui avait l'habitude que Zéro planifie tout, prend du plaisir a planifier elle-même ses missions. Mais elle reste toujours aussi froide et détachée, notamment avec son premier amour qui ressent encore des sentiments pour elle. Bengal, le dessinateur, livre ici des planches toujours aussi dynamiques, sur un style graphique toujours largement inspiré des mangas, avec des prises de vues dignes du 7e art. Vivement la sortie du 3e tome !