L'histoire :
Odi vagabonde à loisir. Oh ! Pas de ces voyages qui usent les semelles du routard assoiffé d’espaces neufs et infinis. Non, mais plutôt l’aventure extraordinaire bâtie à force d’imagination qui fait d’une peccadille un périple fantasque et tumultueux. Ainsi, comme vous, Odi arrive au travail le matin sans jamais avoir la sensation de s’être réveillée, de s’être coiffée, habillée ou d’avoir pris son petit déjeuner… Quoi de plus normal, car en réalité une armée de lutins au bonnet rouge pétant ont pris les choses en main, du lever du lit jusqu’à la chaise du bureau. Un diner en amoureux chez l’italien du coin ? Boulettes de viandes, bandonéon, spaghetto partagé pour baiser tendre et rigolo : un petit air de déjà vu sur grand écran made in Disney… Corvée des samedis à tout récurer, à épousseter matelas, carpette ou plutôt tapis… tapis volant. Petite soupe enfantine dont elle devient le vermicelle pour un ballet aquatique digne d’une médaillée olympique. Puis tranche de pastèque démultipliée pour une balade à Venise en heureux gondolier : Odi a faim de tout, a faim de poésie, de rêve, de légèreté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En voilà une idée originale ! Constitué d’un graphisme pétillant qui oublie volontairement de s’habiller du moindre texte ou de la moindre case, d’un format poche (des grandes, quand même) souple, ce petit recueil est fait pour se promener partout. Le lecteur-voyageur pourra ainsi en goûter les petits morceaux au gré de ses envies… Au menu, les circonvolutions d’une jeune femme bondissant page après page au rythme de son imagination qui déborde à tout va. Odi fait ce jeu enfantin lorsqu’allongé dans l’herbe, on donne vie aux nuages poussés par le vent : elle améliore juste la technique, en se dispensant des cumulus rebondis. Néanmoins, si l’idée fondatrice du projet et le choix narratif sont particulièrement originaux, l’ouvrage a du mal à tenir la distance si on l’avale d’un trait : plutôt un enchainement d’apéritifs pris sur le pouce qu’un repas copieux. Bref, le sel de l’opus en est aussi son principal défaut : la légère poésie enfantine peut devenir poussive futilité. Un ouvrage loin d’être indispensable mais qui, bourré de références à l’univers enfantin faisant briller une petite flamme au fond de chacun de nous, le rend touchant…