L'histoire :
En juin 1958, à Cuba. En sortant du night-club-casino le Sans-Souci, Castiglia, un américain, tombe dans une embuscade tendue par des Castristes. Carlos donne le coup de grâce dans la fusillade. Quelques jours auparavant, son jeune frère Joaquin, qui travaille au Sans-Souci, fait la connaissance d’une magnifique et jeune chanteuse, Elena de la Luz, qui aurait été « offerte » au patron du night-club, Santo Trafficante, baron de la pègre locale, par le président de la République Dominicaine. Chargé de la chaperonner lors de ses sorties en ville, il en tombe amoureux. Trafficante, lui, est très proche du général Batista. Les insurrections sont mauvaises pour les « affaires ». Il aide donc le président en échange de faveurs. Un soir, pendant le show, Joaquin reçoit un appel de son frère Carlos. Autour d’un verre, le lendemain, il lui demande de le prévenir si, un jour, un homme moustachu du nom de Castiglia venait à réapparaître au Sans-Souci…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Périco est un diptyque. Le premier d'une nouvelle collection inaugurée par Dargaud, Ligne Noire. Chez un éditeur où la Lune de la même non-couleur a fait un tabac, on espère que la production sera aussi inventive. Néanmoins, ce premier tome est somme toute assez classique. Un jeune homme, honnête et naïf, perd son frère et se retrouve devant une mallette de pognon bien mal acquis. Il pique la fiancée du grand méchant et tous deux s’enfuient, direction le rêve américain, et plus précisément Hollywood. Mafia, guerre, révolution, prostitution, argent, courses-poursuites : on évolue bien ici dans de la pure série noire. L’intrigue est plutôt bien menée et le dessin old-fashioned donne une belle atmosphère années 50-60 au livre. Le cadre historique et géographique est intéressant et donne un arrière-plan plaisant à l’histoire. Le scénariste Régis Hautière s'inscrit ici bien loin du monde enchanteur de la SF écolo Aquablue ; tandis que Philippe Berthet accentue avec le trait subtil qu’on lui connaît, donnant l’impression de se retrouver plongé dans les sixties. Un premier tome sans surprise mais plaisant à lire. On attend surtout la suite, magnifiquement teasée par les deux dernières pages de l’album...