L'histoire :
Pico ramène un bulletin pas très positif. Pour s'en sortir, il tente de discourir en jouant avec les chiffres. Il faut dire ce qui est : apprendre ses leçons, c’est barbant, c’est dur ! Alors pour le motiver, sa maman lui rappelle que Napoléon disait toujours : « Quand on veut, on peut ». Elle rajoutait même : « Quand on peut, on doit ». Pico n’a pas le choix avec une référence aussi noble, même si on sait comment Napoléon a fini… D’ailleurs, pendant un contrôle, il n’a rien appris et il l’assume. Alors autant utiliser Charlie et copier sur lui. Mais que serait-il s’il était aussi malhonnête ? Il prend une décision forte : il ne copiera pas car il est quelqu’un d’honnête ! Il le crie haut et fort, oubliant qu’il est à l’école en plein contrôle ! La maîtresse le rappelle à l’ordre et annonce une sanction. Sa note sera divisé par deux. Pico n’a plus choix que de tricher pour que l’enseignante ait des points à enlever…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pico Bogue n’a pas 16 ans d’existence, mais il a tout de même 16 tomes à son nom. Ce nouveau titre se place sous le signe de la poésie, comme le souligne la sensible couverture. Il s’agit de parler des fameux poèmes japonais courts et évocateurs de sensations. Un choix plus que judicieux quand on sait l’amour des mots qu’éprouve Dominique Roques, la scénariste. Néanmoins, à la lecture du début, on est un peu déçu. Pas une allusion à cette forme si particulière d’écriture sensible. On lit au contraire des gags et des situations que l’on connaît bien et qui font du coup un peu moins rire, à la longue. On aime toujours la mauvaise foi de Pico qui se rapproche de plus en plus de Mafalda avec ses réflexions philosophiques fumeuses... mais le reste manque d’impact et de nouveauté. Quand le sujet des haïku est abordé, on sent tout de suite un renouveau dans les saynètes et l’humour. Roques aime manier les mots comme personne ; alors jouer avec la prosodie et l’humour espiègle des enfants est une façon originale de se renouveler. Alexis Dorval, lui, ne change pas son style graphique. On reconnaît parfaitement sa patte qui laisse la part belle aux personnages et aux dialogues. On aurait peut-être aimé un peu plus de fantaisie sur les passages poétiques, à l’image de cette merveilleuse couverture. Mais l’humanité de son trait et la douceur de l’aquarelle restent toujours très agréables à contempler… comme un haïku.
