L'histoire :
Loé, inventeur compulsif, a conçu une maquette de ville futuriste qu’il peut projeter en hologramme grâce à son bras bionique. Avec son frère Bo, il possède une cabane perchée dans un arbre, qu’il leur faut sans cesse reconstruire après chaque tempête. C’est lors d’une nouvelle expédition dans le marais, à la recherche de matériaux pour réparer leur abri, qu’ils découvrent un gigantesque robot gisant au sol. Leur mère s’oppose fermement à l’idée de le remettre en état : elle préfère le démonter pour en récupérer la matière première. Mais Loé n’en a pas décidé ainsi. Une nuit, il s’éclipse pour réveiller Aristillus, le robot endormi. Peu à peu, il s’attache à lui, prend soin de lui chaque jour et le répare avec persévérance. Autour d’eux, il n’existe plus aucune autre famille : seuls Loé, Bo, Zelda, Tokyo, Paula et Alec subsistent. Des drones leur livrent les denrées qu’ils ne peuvent produire eux-mêmes, tandis que les enfants, lassés de l’isolement, rêvent d’un ailleurs. Zelda, après une fugue, confie à Loé sa passion secrète pour la peinture et son désir de vivre en ville. Leurs parents, Paula et Alec, avaient choisi de s’exiler pour bâtir un paradis biologique et écologique, loin de la technologie et de la pollution. Malgré les réticences de sa mère, Loé parviendra-t-il à redonner totalement vie à son robot ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le jeune auteur nantais Antoine Pédron signe ici sa première œuvre de fiction longue. Sous l’angle de la science-fiction, il s’empare d’un mal caractéristique de notre époque : l’éco-anxiété. L’ouvrage met en tension la préservation de l’environnement et le désir de changement avec leurs revers possibles : l’isolement et la technophobie. Alec et Paula, trop soucieux de protéger leurs enfants, se sont coupés du monde et des autres. Leurs choix, pourtant guidés par l’amour, deviennent sources de souffrance : les enfants, enfermés dans ce cocon, se sentent incompris et étouffés. Les paysages et les décors se distinguent par une profusion de détails, oscillant entre chaleur et majesté. Les personnages, en revanche, manquent de singularité : tous issus de la même famille, ils présentent des traits si similaires que le lecteur peine à les distinguer, ce qui brouille la lecture. Les nuances chromatiques s’inscrivent clairement dans l’esthétique de la science-fiction contemporaine, mais elles peinent à surprendre : leur familiarité donne l’impression d’un déjà-vu. Quant au scénario, il semble étiré à l’extrême. L’épisode de la réparation du robot, fil conducteur de l’intrigue, s’étend sur la quasi-totalité du récit, au détriment de véritables rebondissements, avec trop peu de péripéties. Le dénouement attendu laisse le lecteur sur une impression de prévisibilité. Une lecture qui peut se perdre facilement parmi beaucoup d’autres.