L'histoire :
Caroline Nasica fait un jour une petite BD sur Instagram, dans laquelle elle se livre sur sa première exposition à la pornographie, alors qu'elle n'avait que huit ans. Elle se confie sur son expérience choquante, la première fois qu'elle a tapé « sexe » dans son moteur de recherche. Suite à cette publication, son éditrice la contacte, en lui demandant si elle a pu se confier à un adulte. Caroline lui répond que non. Son éditrice insiste : elle devrait en faire une bande dessinée, car le pourcentage de jeunes non accompagnés et exposés très tôt à ces images et vidéos est important. Cela pourrait les aider à réagir, mais aussi leur faire prendre conscience que la pornographie, ce n'est pas la vraie vie ! Caroline met de côté le projet, mais demande à sa communauté si certains d'entre eux ont été exposés très tôt à la pornographie. Elle reçoit alors des centaines de témoignages. Elle prend alors conscience de l'importance de parler de ce sujet. Elle accepte donc la proposition de son éditrice. Elle contacte aussi une association qui accompagne les parents et les professionnels de l'enfance sur la parentalité numérique. Elle s'entoure d'Elvire Duvelle-Charles pour rédiger les chapitres de l'album. A partir de témoignages, elles décryptent les impacts de la pornographie sur les jeunes, ainsi que les mécanismes mis en place, pour pouvoir les aider à faire la part des choses entre fiction et réalité.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Caroline Nasica, autrice de Caro et les zinzins, s'accompagne ici d'Elvire Duvelle-Charles, une journaliste, réalisatrice et autrice féministe, qui a réalisé Clit Révolution ou encore la brochure Mon sexe et moi destinés aux 12 ans et plus. Ensemble, elles s'intéressent à un phénomène de masse : l'exposition à la pornographie à l'adolescence, mais aussi parfois, plus tôt que prévu, et contre leur gré. Par honte ou par peur, les adolescents n'en parlent pas aux adultes. Et pourtant, cette exposition peut avoir des conséquences sur leur vie sexuelle en devenir, notamment sur les perceptions des corps et les notions de performance. Les autrices axent leur bande dessinée autour de plusieurs sujets, comme le consentement, les corps des hommes et des femmes dans le porno, le racisme dans le porno, ou encore les violences faites aux femmes dans ces films. Pour chaque thème, elles développent en quelques planches au format Instagram, avec un dessin de blog, un retour d'expérience. Après cela, elles proposent des pages de textes explicatifs et didactiques, pour apporter des réponses aux adolescents. En publiant ce petit ouvrage, elles s'emparent d'un phénomène de société encore tabou, sur lequel les adultes ne sont pas toujours prêts à accompagner les adolescents. Et pourtant, c'est primordial ! Très simplement, à travers un support accessible à tous, Caroline Nasica et Elvire Duvelle-Charles permettent aux lecteurs de réussir à faire la part des choses, entre la sexualité dans les films pornographiques et celle de la vie réelle.
