L'histoire :
Dans la chaleur de la Guadeloupe, Florence, 13 ans, s’épanouit sous des latitudes peu désirables, en plein âge ingrat. Bénédicte, sa sœur jumelle adorée, semble moins souffrir du voyage qu’elle. Florence a l’impression que sa sœur s’élève tant avec envie qu’avec aisance et joie, vers les choses de l’amour… vers la CHOSE : celle qu’on ne dit pas. Elle éprouve comme elle du désir, mais les angoisses accumulées depuis l’enfance, son ignorance à propos du sujet interdit l’accompagnent à chaque instant, sans répit. C’est dans ces circonstances que Claude, un garçon de sa classe de 3°, lui posa une question au milieu de la cour de récréation : il lui demanda si elle voulait sortir avec lui. Elle accepta machinalement, ayant le sentiment qu’il lui arrivait enfin quelque chose. Avec elle, Claude n’eut aucune chance. Après un cours de sciences naturelles sur la reproduction, Florence fut terrifiée et laissa à Claude juste le droit de lui tenir la main...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Florence est désormais adolescente et cette période est à nouveau sources de bouleversements importants. Si son corps change avec l’apparition de poils aux jambes et des règles ultra-douloureuses, cette jeune fille va surtout être en proie à d’autres troubles, comme le désir irrépréhensible de se toucher ou encore l’attirance charnelle pour les garçons de son âge. Face à ces nouveaux émois, l’adolescente va se retrouver bien seule, ces sujets étant tabous dans sa famille catholique pratiquante. La jeune femme n’aura eu aucune éducation sexuelle pour l’aider à se construire, entre une mère pétrie de dogmes religieux, un père distant et une école traditionaliste qui condamne notamment l’avortement. Si ce second volume ne manque pas d’humour, la tonalité est un peu plus grave que le premier volet : Florence a quitté le monde de l’enfance innocente pour celui de l’adolescence, avec des relations plus rugueuses avec les adultes, des rapports parfois compliqués avec ses pairs, des questionnements existentiels plus profonds et surtout des interrogations sur la manière dont une jeune femme perd sa virginité. Prisonnière de son éducation et de ses principes moraux, la mère de Florence va progressivement se fissurer et tomber en dépression. Elle portera seule sa douleur, isolée dans son couple. Dans ce récit autobiographique, Florence Duprè la Tour se livre intimement, sans pudeur. Elle n’hésite pas à pointer les attitudes des personnes de son entourage qui ont pu la faire douter, culpabiliser ou même souffrir. Le caractère authentique de ce récit rend ainsi ce témoignage plus profond. Graphiquement, c’est très épuré, avec un trait jeté, rapide mais très expressif.
