L'histoire :
Kim, Manon et leurs amis sont désormais isolés sur une planète inconnue, depuis que la porte d'accès quantique a disparu, interdisant leur retour sur Aldeberan. L'attentat qui a détruit le cube mystérieux a été organisé par les adversaires radicaux de toute relation apaisée avec les Tsatsérians, et personne sur la planète de naissance de Kim ne sait comment rétablir l'accès. Les habitants du monde qu'ils viennent de découvrir se révèlent accueillants, à commencer par Sam qui est tombé follement amoureux de Manon et qui est persuadé qu'elle acceptera un jour de devenir sa compagne. Ils se regroupent au village et font la connaissance de tous ses habitants. Ils découvrent une vie simple, et mettent en place des tours de garde pour surveiller l'endroit où se trouvait la porte quantique. Ils apprennent ce qui était arrivé à Stoll, Extar et leur fille, lorsqu'ils avaient séjourné sur Aldebaran quelques années plus tôt, qui les avait convaincus de rester isolés sur leur planète. Ils découvrent également que la barrière invisible qui les protégeait des animaux sauvages donne des signes de faiblesse, ce qui pourrait expliquer les incursions de plus en plus fréquentes de créatures menaçantes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici donc (déjà !) la conclusion du cinquième cycle des Mondes d'Aldeberan, une saga de SF qui laissa plus d'un lecteur bouche bée lorsqu'elle est arrivée dans les bacs, il y a plus de 25 ans. Le personnage principal de Kim est toujours là, elle est toujours confrontée à la difficulté du dialogue entre les hommes et les différentes races extra-terrestres qu'ils croisent. Encore une fois, elle va prendre tous les risques en allant à la découverte d'une planète inconnue pleine d'animaux menaçants aux formes inconnues. Ce troisième tome conclut très bien l'histoire mystérieuse du cube apparu sur Aldebaran, même si, pour cela, il faut ouvrir encore des possibilités qui semblent pouvoir donner lieu à des cycles et des cycles de nouveaux développements. Il en va d'Aldebaran comme de Star Wars : on peut rester un indécrottable fidèle et adhérer à tout, malgré une certaine répétition ; ou bien se dire « encore celui-là et après j'arrête ». L'effet de surprise du style Leo étant passé depuis un moment, on lit ce nouveau périple sans déplaisir, mais le petit miracle de l'émotion première ne se produira pas forcément. Pourtant, il faut reconnaitre au scénariste-dessinateur une très grande habileté pour amener ses personnages à des moments de frayeur que l'on partage instinctivement et dont on a vraiment envie qu'ils se sortent. Ils discutent tranquillement au coin du feu et tout à coup, paf, un monstre surgit, et ça fonctionne ! Il faut dire que le style de Leo, qui semble immuable depuis le début, gagne imperceptiblement en précision, en particulier dans les regards des personnages aux nuances très riches. Et évidemment, à force de partager leurs aventures, on s'attache à eux comme dans un bon vieux sitcom. Cela dit, l'absence de réelle nouveauté ne rendra pas ce cycle mémorable. Mais parions que Leo a une idée pour repartir de plus belle !
