L'histoire :
Alors que Kim et son équipe étaient partis percer le secret du mystérieux cube apparu sur Aldébaran, et venaient de franchir la porte quantique, Manon a été enlevée par un inconnu. Kim est repartie chercher des renforts en matériel, pour établir un campement et lancer les recherches. Pendant qu'elle prépare son nouveau franchissement de la porte, elle apprend que la situation politique risque de changer de manière dramatique. Le gouverneur vient en effet d'être destitué, remplacé par un adjoint sans envergure, sous les attaques insistantes de l'opposition réactionnaire incarnée par Chandra Mills. Le projet d'étude autour du cube, qui constituait une formidable occasion d'en savoir plus sur la civilisation qui l'avait conçu, est désormais fortement contesté. Kim reste le symbole de l'entente entre les humains et les Tsatsérians, et à ce titre, elle est particulièrement visée par les nouvelles forces au pouvoir. Après les deux tentatives d'assassinat auxquelles elle a échappé, elle va être la cible d'un chantage absolument odieux. Si elle n'a pas retrouvé Manon en moins d'une semaine, le cube sera définitivement scellé dans un sarcophage de béton...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette histoire de cube mystérieux et de porte qu'on traverse, le scénariste Léo montre une nouvelle fois son savoir-faire pour tenir le lecteur en haleine. Mais pour le créateur des Mondes d'Aldebaran, plus qu'une méthode qu'il reproduit, il s'agit probablement davantage d'une naïveté originelle et indécrottable. Il ose des choses simples, comme le face à face d'un humain avec un animal effrayant, sans aucun second degré. Il semble ne se poser aucune question, comme si on était encore dans les années 60, ou comme si cette aventure était la première du genre. En créant autour de ses héros un univers très construit, cohérent, il se donne la possibilité d'aventures presque évidentes, qui trouvent une sorte de force naturelle, et qui rendent le lecteur accro. Il fait resurgir des sensations de lecture enfantine, même si ses thématiques sont tout à fait adultes et actuelles. Alors oui, il y a forcément une bonne dose de maîtrise dans tout ça, mais doublée d'une innocence scénaristique assez jubilatoire. L'arrivée de Florence Spiteri aux couleurs apporte aux dessins de Léo une belle épaisseur. Les scènes sous la pluie sont très réussies, et le grand animal volant de la fin de l'album est très crédible. En toute rigueur, il est préférable d'avoir déjà lu tout ou partie des cycles précédents, mais ce nouvel arc en trois tomes peut se suffire. Il pourrait donner envie à ceux qui ne l'ont pas fait de se plonger dans les cinq tomes qui ont débuté la saga, sous le titre Aldebaran, absolument cultes.
