L'histoire :
Le petit président de père donne une leçon de commerce à son arriviste fiston, devant un distributeur bancaire automatique : il suffit de retenir le code et l’affaire et jouée. La question demeure tout de même en suspens pour le fils : faut-il mettre le code sur son CV ?
Nicolas Sarkozy et son fils Jean sont en visite sur un marché rural. Soudain, un artisan tend la main à Jean. Vite, exercice de terrain : que faire en pareille circonstance ? Réflexe : Jean lui rend un salut militaire. En s’éloignant, son père lui demande de s’expliquer quant à cette réaction débile. Bin oui : ne lui a-t-il point dit qu’il était « général » des Hauts-de-Seine, oubliant la moitié du titre véritable de « conseiller général »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En BD, on connaissait déjà Lady S… voici donc Mister « S », dans un registre radicalement différent : celui de la satire politique. En effet, il faut environ 1 seconde à un cerveau normalement abreuvé aux masses-médias, pour reconnaître derrière l’initiale (et le profil éveillé) une bidonnante caricature du président français Nicolas Sarkozy et de son fils Jean. Quelque soient les opinions politiques, il faut reconnaître que rarement président de la république aura autant suscité la diatribe et la caricature. La représentation publique de l’homme est une perche tendue, dont se sont volontiers emparés Diego Aranega et Benoît Delépine (alias Mickaël Kael sur Groland Sat). Plus que le président, c’est surtout son fiston qui est ici ciblé par ce pamphlet hilarant. Le scandale de l’EPAD (qui fusa vers novembre 2009) est ici le terreau de 31 strips singeant son ingénuité (prétendue) et sa cupidité (présumée), initialement publiés dans Siné hebdo. Du bling-bling au « roule-perso », tous les stigmates de l’affaire y passent, jusqu’à des répliques parfois terriblement assassines, du genre : « Il est difficile de pousser à l’ombre d’un bonsaï ». En marge d’un style graphique outrancier et mordant, Aranega nous gratifie au passage de quelques caricatures bien senties de Carla Bruni, Xavier Bertrand, Bernard Thibault, François Chérèque et Barack Obama. Et histoire de bien canarder l’ambulance, les auteurs commettent leur ouvrage sous la forme d’un vrai chéquier (un strip par chèque), émanant de la banque princière de Neuilly… Alors certes, le gros reproche de l’objet est d’être un peu léger pour le prix… mais ne vaut-il pas mieux 31 bons strips que 138 fadasses ? Un petit ouvrage qui devrait ravir celui qui a reconnu préférer « l’excès de caricature à l’excès de censure » (une formule prononcée à propos des dessins dur Mahomet).