L'histoire :
Ce jour là, quand Supermurgeman, le super-héros de la jungle, rentre chez lui et qu’il demande à sa femme Sheila de lui apporter une supermurgebière, cette dernière parait bien embêtée. En effet, le frigo magique qui délivre des supermurgebières à profusion est tout vide ! Or, quelqu’un qui passait par-là (?) est justement descendu dans l’ascenseur magique du frigo, bravant l’interdiction formelle que son mentor avait formulé bien des années auparavant. Supermurgeman décide donc lui aussi de descendre dans le frigo. Il découvre une grotte pleine de canettes et tombe nez à nez avec un cadre de la Sofroco-Gedec, la multinationale ennemie jurée de Supermurgeman, implantée sur son île-jungle. Le petit homme vient de flinguer William, le singe savant qui alimentait le frigo depuis des années. Profitant d’un instant d’inattention de Supermurgeman, l’homme le ligote et repart dans son sous-marin de poche, à travers la nappe phréatique de supermurgebière. Mais auparavant, il a ouvert le robinet géant de supermurgebière, pour noyer le héros. Or, une fois qu’il est totalement imbibé de son liquide favori, Supermurgeman voit au contraire ses capacités se décupler : il devient Hypermurgeman !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 3e opus des aventures de Supermurgeman a été façonné strictement sur le même moule que les précédents. La légère particularité de l’épisode en question, c’est que Mathieu Sapin fait une énorme digression au milieu, en forme de flashbacks à tiroirs. Dès lors, il enchaîne des sketchs tous aussi improbables, enfantins et débiles, de manière apparemment décousu, pour finalement tout remettre en ordre à la fin, inéluctablement. Au passage, il égratigne sévèrement les éditions « Atlaz » et leurs collections à la con (la fusée en kit à monter soi-même). Vu d’ici, ça parait n’importe quoi. Néanmoins, comme pour les patchworks, Sapin a pris soin de relever en amont les dimensions de tous ses bouts de tissus. La technique de narration est donc parfaitement maîtrisée, mais le propos demeure profondément nigaud. Une fois de plus, ça n’est jamais totalement hilarant, ni pleinement sarcastique, et surtout, c’est dessiné très, très (très) sommairement. Petite compensation, les dialogues qui sont d’une connerie affligeante, tablent souvent sur des expressions bien kitchs des eighties et nous tirent quelques sourires. Le pire, c’est qu’on finit par s’habituer à ces aventures profondément débiles et/ou parodiques et/ou scatologiques. Ça ressemble une fois de plus à un délire de collégien, tout bien organisé et tout bien logique comme il faut, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard…