L'histoire :
1971, sur la base d'Istres. Tanguy et Laverdure paufinent le Mirage F1, dernier bijou de l'Armée de l'Air. Ils sont chargés d’accueillir des pilotes en provenance des USA, d'Italie, d'Allemagne et d'Afrique du Sud. Les enjeux sont importants, si le jet est bon, il pourra se vendre auprès de nombreux pays alliés. Mais l'ambiance est parfois tendue dans le squad et la tension monte sans cesse car les vols sont émaillés d'incidents de plus en plus inquiétants. Puis le drame se produit : alors que le vol de Ruggieri se passait sans problème, il remettait plein gaz et perdait brutalement le contrôle de son appareil, percutant la mer à quelques encablures de Saint-Louis-du-Rhône...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 1er opus s'achevait sur un cliffhanger. On laissait Ruggieri, le pilote d'essai italien, en proie aux pires difficultés avec sa machine... et le pire était à redouter. Cet album s'ouvre ainsi logiquement sur une scène désastreuse. Le pilote s'est crashé. Le lecteur, devenu témoin du drame, partage la stupéfaction des autres pilotes et s'imprègne de la gravité de la situation. L'auteur belge avait le sens du drame et Patrice Buendia, qui reprend les dialogues du roman, en traduit toutes les émotions. Il arrive aussi à retranscrire parfaitement le rythme que Jean-Michel Charlier donnait à ses BD. Si l'issue de l'intrigue ne fait guère de doute, la narration extrêmement fidèle plaira à tous les fans. L'ambiance polar militaire sur fond de complot industriel fonctionne bien. L'alternance entre les scènes d'action, d'enquête, les rebondissements, un brin d'humour, tout y est ! On ressent même le feeling des histoires des années 70. Un joli coup de chapeau au passage (en post-combustion) à Mathieu Durand, dont les graphismes chatouillent l’œil, avec un découpage des planches « à l'ancienne », pas très loin du gaufrier. Voilà donc un diptyque qui mérite une jolie place dans cette série mythique.