L'histoire :
Trois semaines avant de retrouver dans une course-poursuite en voiture dans les rues de Paris, en compagnie du français Rousseau, l’espionne shaolin chinoise Alix Yi Fun est toujours à Tokyo. Elle accompagne l’américain Lansdale qui a en sa possession une carte menant à un fabuleux trésor. Lansdale sait que le magot est colossal – il résulte de plus de 8 années de pillages en Chine – et qu’il se trouve sur une île du Pacifique… mais laquelle ? Sur la carte, il n’y a ni longitude, ni latitude, aucun nom… Sous la menace d’un flingue, Lansdale fait parler un dénommé Hiroshi, qui lui indique un nom : Kodama. Ces révélations faites, il bute Hiroshi, sous les yeux d’Alix, blasée de ce genre d’ignominie. Ancien seigneur de guerre, traître envers la Chine, Kodama pourrit aujourd’hui dans une prison japonaise. Le lendemain, Alix et Lansdale lui rendent donc une petite visite. En échange de son aide, celui-ci négocie sa libération… ce qui révulse Alix : Kodama est responsable de la mort de milliers de ses compatriotes, sous prétexte de bâtir la « Grande Asie ». Quelques jours plus tard, une expédition à haute tension atterrit sur une plage de ladite île du Pacifique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le précédent épisode, premier tome du nouveau cycle, s’était avéré particulièrement confus en raison d’une carence ostensible d’intrigue centrale. Les protagonistes papotaient, mettaient en place tout un tas d’éléments, sans qu’on sache vraiment dans quoi nous allions nous retrouver. Ouf, malgré une entame légèrement déstabilisante, cette suite se révèle mieux structurée et donc plus fluide, bien que la limpidité scénaristique ne soit toujours pas le fort du couple d’auteurs Conrad-Wilbur. Certes, en réduisant un chouya la quantité de palabres, les auteurs minimisent aussi l’embrouillamini. Le lecteur persévérant embraye donc dans une course au trésor sanglante, vengeresse et toujours un peu nébuleuse, qui le mènera à travers la jungle, jusqu’au repaire de l’empereur Hirohito himself, adepte du bondage… Et oui, malgré sa touche graphique franchement issu du dynamisme de l’école belge, Tigresse blanche est à éloigner de nos têtes blondes (mais pas des ados : l’érotisme et les décapitations restent soft). La qualité du dessin reste donc l’atout majeur de la série : à quelques reprises, Conrad gratifie son lectorat de superbes cases pleine planche, comme au bon vieux temps des Tintin ou Blake et Mortimer. Une scène de jungle ou une animation urbaine aux petits oignons sont alors les meilleures invitations à suivre Alix à Paris, pour le prochain opus…
