L'histoire :
Naples (par Alfred) : Dans le taxi, c’est le chauffeur qui fait lui-même les réponses à ses questions. Lui seul qui s’étonne qu’une jeune française ait choisi pour une visite touristique de Naples, le mois de novembre. Lui qui vocifère après les autres automobilistes à grands renforts de gestes désarticulés. Lui qui blêmit lorsque sa jeune passagère lui indique qu’elle vient de perdre son père qui vivait dans cette ville, après l’avoir abandonnée 14 ans auparavant…
Naples (par Anne Simon) : Tête de jument et corps de femme : la Signora Donna Giumenta se baigne tranquillement, s’offusquant gentiment du regard que porte sur elle Pino. Confus, ce dernier lui promet de ne jamais recommencer. Pour se faire pardonner, il la conduit chez lui et lui montre son labeur : le garçon tricote les cheveux d’Armida, une jolie créature qui vit sous le fleuve et dont la toison ne cesse de pousser.
Naples (par Mathieu Sapin) : Depuis 42 ans, Antonio Scutella vit avec sa mère dans le quartier Spagnoli à Naples. Employé discret, bon fils, l’homme a un secret : le sang de l’illustre Empereur français Napoléon coule dans ses veines. Aussi, chaque dimanche, a-t-il pris l’habitude de rendre visite à son ancêtre… ou tout au moins à un tableau le représentant. Mais ce dimanche là une surprise l’attend…
Une balade muette et contrastée dans la ville, en compagnie de Bastien Vivès, complète l’ouvrage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici Naples qui se décline sous le trait de quatre jeunes auteurs branchouilles et pétris de talents pour une balade à leur manière. En résidence quelques semaines dans la ville italienne, à l’issu du Salon International de la BD Napoli Comicon, nos français paient la note en 4 petits récits indépendants. Si les flâneries de leurs imaginations permettent de reconstituer une Naples un peu différente de l’iconographie habituelle, on regrettera l’absence de scénarii solides donnant un véritable intérêt aux récits. Il y a bien sûr l’histoire de cette jeune fille, contée par Alfred, qui tire son épingle du jeu ou celle d’Anne Simon, qui donne un peu de rythme en s’essaimant tout au long de l’ouvrage. Mais raconter ne semble pas avoir été la priorité. Peut-être d’ailleurs n’était ce pas là l’essentiel ? Il faut sans doute y voir l’envie pour chacun des dessinateurs de laisser faire ses émotions : les faire vibrer sous son crayon au rythme de la ville en fonction des odeurs, des images furtives, des couleurs ou des sons. De ce coté, la plume assurée de ce quatuor nouvelle génération fait amplement le boulot, pour peu que l’œil s’y soit habitué jusqu’à en raffoler. Reste alors à faire le pari que le lecteur en recevra quelques miettes, pour une envie à son tour de Naples : de ses chauffeurs de taxis bavards, de ce linge coloré dansant dans le ciel des ruelles, de ses gamins jouant au foot dans la rue, de son passé historique riche… et tutti quanti.