L'histoire :
Southburg, Alabama. Après avoir fait quelques emplettes à la bijouterie, Felicity Brown rentre chez elle. Sur le chemin du retour, elle croise les fermiers du coin qui ont improvisé un barrage de fortune. Ils veulent savoir si elle accepte leur offre de rachat des terres. Felicity balaye leur proposition d’un revers de main, préférant vendre au plus offrant. Elle réussit à forcer le barrage, non sans peine, en prenant au passage une volée de fumier bien sentie. Chez elle, deux flics du FBI l’attendent. Ils veulent savoir si elle a eu des news de Steve Rowland qui vient de s’évader. Ils veulent aussi l’interroger pour avoir quelques précisions sur son passé. Felicity demande aux deux agents quelques minutes, le temps de prendre une douche. C’est en fait une ruse. Elle profite du temps devant elle pour faire sa valise. Discrètement, elle prend la tangente, en ayant préalablement crevé les pneus de la voiture des agents du FBI. Dans le Mississippi, elle s’arrête dans un garage pour échanger sa voiture contre une autre, histoire de semer pour de bon ses poursuivants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aperçue, entre autres, dans Là où va l’indien, Pour Maria et El Cascador, Felicity Brown ou Felicidad Moreno en version hispanophone, est une jeune femme pleine de charmes, qui sait s’y prendre avec les hommes. Au point de jouer sur les deux tableaux : elle devient la maîtresse du général Ortiz et du colonel Peralta. Le scénariste Matz s’attache ici à raconter le parcours tortueux de cette charmante personne particulièrement vénale. Elle liquide ceux qui se dressent sur son passage avec une froideur saisissante. Elle fait preuve d’un sang-froid à toute épreuve quand elle doit faire face à des problèmes. On en apprend notamment un peu plus sur son passé de call-girl dans l’écurie d’Helen Knaupf. Matz épouse parfaitement le cahier des charges XIII Mystery instauré par Jean Van Hamme, tout en gardant son style narratif si cash. « Vous faites pas d’idées mon vieux… On ne joue pas dans la même division. » Aux côtés du scénariste du Tueur, Christian Rossi s’illustre dans un style plus proche de Deadline que de W.E.S.T. Il fait ici une incursion dans une histoire contemporaine, chose que l’on n'avait plus vue chez lui depuis Une folie très ordinaire. Il croque une Felicity Brown très sexy qui multiplie les poses aguichantes, de cases en cases. Elle illumine l’album entouré de faire-valoir masculins, jusqu’à ce qu’elle soit confrontée à de Préseau et à Peralta. Le trait de Rossi plein délicatesse est d’ailleurs mis en lumière par les couleurs denses de Bérengère Marquebreucq. Bref, on ne s’ennuie pas une seconde et une fois l’album terminé, on n’a qu’une envie : replonger dans les XIII où Felicity officie… aussi.