L'histoire :
Martha Shoebridge, obstétricienne, se rend à une Garden party chez les Fitzsimmons, en compagnie de son frère. Fille d’une institutrice et d’un contrôleur aérien, elle n’appartient pas à ce monde. Elle n’est qu’une pièce rapportée. Pourtant, au cours de l’après-midi, elle fait la connaissance du député William Sheridan et tombe sous son charme. Quelques jours plus tard, Sheridan l’appelle à l’hôpital car il a envie de la revoir et d’apprendre à la connaître. Après une journée passée à la plage, cette journée se conclut par un dîner. Sheridan lui demande de l’accompagner pour l’inauguration du yacht de Donald Fitzsimmons. Pendant la soirée, William et Martha montent sur le pont du yacht et s’embrassent fougueusement. Cette idylle naissante n’est pas du goût de tout le monde. Intéressée par Walter Sheridan, le frère de William, Janet ne comprend pas pourquoi William craque pour cette vulgaire obstétricienne. Cordula, l’assistante de William, est morte de jalousie et voit d’un mauvais œil le choix de William. Nul doute : elle fera tout pour mettre des bâtons dans les roues de Martha...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la saga XIII, Martha Shoebridge n’apparaît que dans le premier album, Le jour du soleil noir, et pour cause : elle meurt aussitôt. On sait très peu de chose d’elle : elle fut rayée de l’ordre des médecins suite à la mort d’un nouveau-né lors d’une césarienne mal exécutée. L’enfant perdit la vie. La faute à son alcoolisme causé par une déception sentimentale. Elle s’illustre en sauvant XIII, en prenant une balle à sa place. Ce spin-off construit autour de ce personnage permet au scénariste Frank Giroud et au dessinateur Colin Wilson de croiser le fer créatif pour la première fois. Le résultat est tout simplement bluffant. La liaison entre William et Martha peut sembler improbable et pourtant, on se laisse prendre au piège par Giroud. Son scénario flingue à bout touchant. Martha passe par toutes les émotions pour finir dans la dépression et l’alcoolisme. C’est une femme idéaliste et naïve, qui n’a pas eu de chance dans la vie. CQFD. Le grand amour était certes à portée de main, mais il s’est envolé face aux enjeux politiques et économiques. Wilson signe déjà là son troisième album en un an et demi ! L'artiste développe son trait habituel sur l’intégralité du récit. Sa faculté à sublimer un bon scénario se vérifie une nouvelle fois. Ce thriller est prenant sans qu’il y ait une seule scène d’action. Psychologique ! Son talent de dessinateur lui permet même de se rapprocher du style Vance dans la dernière planche. Idéal pour enchaîner avec Le jour du soleil noir dont cet album est par définition le préquel...