L'histoire :
Des indépendantistes natifs indiens, les Red Warrior, se sont emparé de la prison d’Alcatraz. Ils font pression en menaçant de tuer des otages – parmi lesquels la popstar hippie Joanis Joplaez – si les autorités américaines n’exécutent pas leurs revendications territoriales. Ils demandent à rencontrer le président Nixon en personne et veulent les mêmes droits civiques que ceux des blancs. Et pour qu’on les prenne bien au sérieux, ils ont capturé le général Carrington et mettent en scène sa torture : l’épreuve de l’okipa. A la manière de certains guerriers indiens, Carrington est suspendu à deux crochets enfoncés sous la peau de sa poitrine… et il doit souffrir en attendant que la peau lâche ! Les Red Warrior sont désormais dirigés par leur leader Karkajou, un jusqu’au-boutiste. Ils ignorent que le lieutenant Jones et sa camarade Lakota se sont infiltrées sur l’île en mode commando et qu’elles s’apprêtent à passer à l’action. Chacune d’elle a un frère qui participe à ce terrorisme ethnique. Tandis que Lakota fait diversion en faisant sauter au Semtex le groupe électrogène des gardiens, Jones dégomme avec des fléchettes soporifiques les deux gardes restés pour surveiller Carrington. Jones libère Carrington des crochets et retrouve Lakota sur le dessus du réservoir d’eau d’Alcatraz. Les US Coast Guard envoient alors un hélico pour les exfiltrer en les hélitreuillant. L’opération se déroule sous le feu nourri des Red Warrior…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin de la XIII trilogy spécialement dédiée à la jeunesse de la major Jones, alors qu’elle n’est encore que sous-lieutenant. Le contexte est donc celui de l’après-guerre du Vietnam, du mouvement hippie et des revendications ethniques. Déjà bons amis, Jones et le général Carrington participent à une opération de neutralisation de rebelles indiens qui se sont emparé d’Alcatraz et menacent d’exécuter des otages. Cette occupation est authentique : elle dura 19 mois (1969-1971), mais fut pacifique dans la réalité. Le personnage de XIII est logiquement absent de cette trilogie ; il n’apparaîtra que bien plus tard dans la saga, en phase avec l’époque de la sortie du tome 1 (sous Reagan). Le scénariste vétéran Yann sait y faire pour mettre en place une intrigue musclée, cohérente, sans temps mort, avec beaucoup d’action et des répliques bien senties. Ce tome 3 résout l’affaire de la prise d’otage en cours sur Alcatraz, avec un max d’action et de rebondissements. Certes, parfois, les dialogues entre les militaires tournent au placement produit d’armes, d’engins ou de munitions, avec des références trop pointues pour le profane. Yann arrive rarement à restreindre son érudition. Olivier Taduc déroule de son côté un dessin réaliste tout à fait dans le ton et raccord avec l’œuvre mère de Van Hamme & Vance.
