L'histoire :
William Lapoire a pris la place du roi, parti en croisade. A son retour, le blondinet frisé se retrouve emprisonné au fin fond d’une oubliette. C’est là que le diable lui propose un pacte faustien, que Lapoire commet l’erreur d’accepter. Car au lieu des oubliettes, c’est désormais au fin fond des enfers qu’il croupit. Tantôt, le diable en personne vient lui proposer une mission, que Lapoire accepte afin de se sortir de la routine et aussi… parce qu’il n’a pas le choix ! Notamment, ce jour-là, le diable lui demande de l’aider à s’emparer ni plus ni moins que de l’âme de Godefroy de Bouillon. Une tombe au milieu d’un cimetière sera l’accès de Lapoire au monde des mortels. Hélas, il tombe directement sur une troupe de croisés qui, d’un coup de masse sur le crâne le renvoient ad patres. Ou plutôt ad satanas… Deuxième mission : le diable exige que Lapoire lui ramène un « redresseur de torts ». Voilà « le double astral » envoyé parmi les vivants, qui rencontre en premier un bouffon du roi. Celui-ci se plaint de sa triste condition : il est condamné à devoir divertir et exhibe à Lapoire sa panoplie de déguisements. En voyant le costume de faux chevalier, Lapoire a alors l’idée de se faire passer lui-même pour redresseur de torts…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatre recueils de William Lapoire ont été publiés par le Lombard entre 1985 et 1988, auxquels il manquait encore quelques inédits. Avec la complicité de son auteur, Serge Ernst, les confidentielles éditions de Varly – qui évoluent dans un registre patrimonial – réparent cette lacune en publiant ce fascicule souple et grand format, contenant 7 historiettes pour 38 planches de missions sataniques foireuses. Car Lapoire, gringalet personnage de looser, trimballe une condition héroïque restée inédite : il est le jouet du diable himself, qui l’envoie accomplir des missions terrestres systématiquement loupées. En croisade, dans le cosmos, aux jeux olympiques ou dans un contexte scientifique contemporain, Lapoire s’évertue donc à déplaire au diable… de toute façon, il ne peut rien lui arriver de pire. Ces historiettes empruntent des ressorts légers et légèrement comiques, quoique assez inégaux, avec quelques longueurs. Tantôt premier degré, tantôt montrant un humour absurde plus subtil, elles appartiennent à un âge d’or de la BD aujourd’hui révolu et vintage auquel a contribué Ernst, aujourd’hui en charge du dessin de Boule à Zéro, aux côtés de Zidrou…
