L'histoire :
Trois jeunes femmes, Emanuela, Angie et Chiara, ont emménagé en colocation dans un appartement milanais. Dès les premiers jours passés dans cet endroit, elles sont été confrontées à des phénomènes paranormaux. En fait, l’appartement est toujours plus ou moins occupé par le fantôme de l’ancien locataire, Claudio Cordella, décédé. Elles ont des visions, des objets apparaissent ou se retrouvent sur des scènes de crime… et Chiara se retrouve enceinte alors qu’elle n’a pas eu de rapports sexuels depuis plus d’un an. En faisant des recherches sur un mystérieux couteau, elles finissent par apprendre que sous les traits de Claudio Cornella se dissimule le démon Nèdnama, l’innomé. Sans s’en cacher, ce dernier se sert d’elles pour rapatrier 100 âmes dans l’au-delà, qu’il a lui-même laissées s’échapper du 6e cercle des enfers, avant que ces dernières ne créent un nouveau royaume. Mais dans cette réalité parallèle, le démon est lui-même chassé par ces proies rebelles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce que réalise le duo Alfio Buscaglia et Emanuele Tenderini, successivement au dessin et à la couleur, est somptueux. Prof de dessin à la Scuola del Fumetto, Buscaglia fait montre d’une étonnante propension à restituer une même scène sous plusieurs angles, avec une exactitude dans la perspective des détails. De son côté, Tenderini joue toujours avec la lumière de formidable manière. En surexposant les protagonistes à une source généralement unique d’éclairage, la coloriste gère savamment le climat d’épouvante. Pas une scène d’intérieur sans poussières brillantes sous un filet de lumière… et lorsque la tension monte, les teintes confluent vers une bichromie idoine. Rarement l’ambiance des films d’horreur aura été aussi puissante dans une bande dessinée. Malheureusement, en ce qui concerne le scénario, ce second épisode est particulièrement hermétique. Passé, présent, au-delà, réalité… Mais aussi démons, monstres, humains… Qui est qui, quand, et où ? Les séquences bien distinctes s’entremêlent sans lien ni mode d’emploi et on est un peu paumé. A travers ce schéma narratif, les auteurs cherchent visiblement à renforcer le climat d’angoisse, mais ils perdent surtout le lecteur dans un récit d’horreur bien énigmatique…