L'histoire :
Dans la taverne du gnome tatoué, Hrym, un nain jovial se fait fiche à la porte. Il cherchait à recruter deux orcs, un peuple monstrueux abhorré des autres espèces, contre une somme astronomique, pour une mission secrète. Il trouve finalement son bonheur dans une autre taverne, strictement réservée aux orcs… Le lendemain, il débauche Ivaar, un archer alcoolique (capable de tuer trois colombes d’une seule flèche) et le colosse Igür (capable de soulever très très lourd). Puis vient le tour d’Ebrinh, un crocheteur de serrures, auquel il fait passer un test pas très sympa (en apnée dans la rivière, Ebrinh doit se libérer d’une épaisse ceinture de chaines). Enfin, vient le temps des explications : Hrym et son compère Bahr veulent réaliser le casse du millénaire en volant le fastueux trésor caché sous le mont Verskann, le repaire des nains. Le créneau est restreint car le peuple nain est quasiment dans son entier parti festoyer et participer aux longues cérémonies protocolaires du couronnement du nouvel empereur, une occasion qui ne se reproduira plus avant plusieurs siècles. Parmi les joyaux, se trouve notamment la somptueuse couronne d’Ardyll, dont l’empereur est en train de coiffer une vulgaire copie. L’entreprise est folle, mais l’appât du gain décide tout le monde à accepter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce one shot constitue la 2e histoire de la collection conceptuelle « 7 » (7 missions en one-shot, accomplies par des équipes de 7 personnages, dans 7 genres différents). Il réussit la gageure d’épouser avec délectation les règles de l’heroïc-fantasy et de s’affranchir habilement de ses clichés. Il faut reconnaître que l’organisation du « casse du siècle », dans un genre ultra-rebattu au sein du 9e art, s’avère une bonne idée. Elle est d’autant plus délectable qu’elle a été goupillée par deux auteurs chevronnés, qui se connaissent sur le bout des ongles (3 tomes de Nuit noire, 9 tomes d’Arthur). En effet, le scénariste David Chauvel honore cette fois la collection qu’il dirige, en compagnie de son compère Jérôme Lereculey. One-shot oblige, le schéma narratif est structuré de manière fluide et classique : primo, on assiste au casting de l’équipe par des nains ambitieux ; deuzio, l’objectif de la mission et ses détails sont exposés à leur membre ; tertio, nos 7 voleurs passent à l’action, à l’assaut de la montagne des nains ! En outre, le tout est saupoudré de mystères habilement dissimulés jusqu’à la fin. Résultat : c’est brillamment emmené, superbement dessiné et franchement palpitant. Lereculey nous a habitués au fil de ses albums à ses encrages réalistes tout en finesse. Ici, c’est une nouvelle étape qualitative qui semble avoir été franchie, peut-être due en partie à la colorisation experte du duo Araldi/Basset. Décors et cadrages, personnages et mouvements, ambiances et découpage, rien n’est négligé. Comme quoi, il est toujours possible de faire de la bonne HF ! Décidément, la collection 7 réalise pour le moment un sans-faute, en attendant le prometteur 7 pirates de Bertho et McBurnie (novembre 2007).
