L'histoire :
Les moqueries, les rires, les clichés... autant de sentiments néfastes que les gens qui font au-delà d'un petit 38 ou d'une taille standard connaissent par cœur. S'habiller ou sentir les jugements dans les yeux des serveurs à la commande d'un burger pleins de sauce et d'une barquette de frites n'est pas facile à supporter au quotidien. Il est nécessaire d'apprendre à gérer les envies, la gourmandises, les fringales, mais avoir la sagesse de se raisonner. Et puis parfois craquer et culpabiliser. Se motiver et essayer de compter les calories, calculer les quantités et succomber au régime à la mode ! Faire face aussi aux sarcasmes du médecin qui préconise le sport, mais sentir le regard critique des gens quand on se rend à la salle. La nutritionniste fait culpabiliser et évoque la famine sur Terre. Sans compter les remarques d'un petit garçon au cours d'une visite au musée. Autant de moments gênants et difficiles à vivre pour les « gros ». Entendre sans cesse parler de maigrir ou devoir répondre « pourquoi tu fais pas ci ou ça » et assumer son poids. Les exemples sont nombreux. Parfois se regarder dans le miroir devient un supplice et la balance un objet de torture. Or les complexes peuvent donner lieu à des idées noires. Sans oublier les maladies qui découlent des soucis de poids, comme l'anorexie ou la boulimie, par exemple. Certaines personnes assument complètement leur corps ; d'autre pas du tout. Mais une chose est sûre : que l'on soit mince ou gros, l'essentiel reste d'être avant tout bien dans sa tête pour être bien dans ses baskets !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce roman graphique est l’œuvre de deux autrices dont les réputations ne sont plus à faire. En effet, l'illustratrice Mademoiselle Caroline signe ici son 17ème opus de BD. Elle s'inspire généralement de moments de vie, de rencontres et dessine dans des carnets intimes. Pour A volonté, elle collabore avec Mathou, animatrice du blog Crayon d’humeur sur lequel elle confie sa vie de jeune maman. Toutes deux sont très présentes sur les réseaux sociaux qu’elles alimentent de leurs quotidiens de mères. Elles font parties de ses femmes rondelettes qui osent dénoncer. Elles offrent une vision moderne de la société qu'elles abordent avec dérision et un graphisme drôle, coloré et attractif. Le personnage de Mademoiselle Caroline à des airs d’Agrippine, l’héroïne déterminée de Claire Bretcher (elle avoue qu’elle est une de ses inspirations). L'alter-ego dessiné par Mathou est quant à lui très attachant avec ses grands yeux et sa bouille ronde. Dans ce nouveau livre, elles revendiquent la place des « gros » dans une société souvent stigmatisée, notamment par les modèles « normés » qui pullulent via les médias. Elles nous offrent un travail à 4 mains ou chacune à sa place et reste fidèle à son style. Sans filtre, elles nous livrent leurs expériences et péripéties de « grosses ». Une lecture juste et sans complexe pour aborder un sujet grave, tantôt poilant, tantôt émouvant. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences : derrière un sourire, peut se cacher un grand mal ! Qu'on se le dise, on ne naît pas tous égaux !
