L'histoire :
Lors de leur exode spatial vers le système solaire de Ruivivar, les humains ont-ils été trop imprudents ? Les populations autochtones de la planète Acriboréa laissaient pourtant apparaître une docilité que l’on croyait inhérente à leur société pacifiste… Toujours est-il que l’émigration contrainte de la civilisation des hommes est en fâcheuse situation. Les Thaumas, les Nominoss et les Phasmides se sont alliés pour faire face à cet arrogant envahisseur humain. Révélant soudainement leur maîtrise de l’hyper-propulsion, ils ont détruit sur terre l’Aéropage et le centre de commandement, et le vaisseau amiral Cumusko en orbite. Même le couloir d’émergence de la seconde vague de colons (12 millions de migrants !) est sous contrôle ennemi, à quelques heures de son arrivée. Tandis que les humains évaluent les dégâts et tentent de trouver des solutions, le colonel Palliger est l’unique rescapé sur Hope. En effet, les Phasmides se sont emparé des esprits des militaires en faction la planète. Il ne peut désormais compter que sur son extraordinaire faculté de combat et d’adaptation pour se tirer d’affaire. Son objectif numéro 1 : prévenir les migrants des conséquences catastrophiques de la guerre éclair…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Primo, le sujet est piquant : contraints de coloniser un autre système pour assurer leur survie, les humains mettent en action leur expansionnisme le plus détestable et buttent sur plus forts qu’eux. Dans ces conditions, il n’y a ni gentils, ni méchants et l’issue de la saga (encore deux tomes à venir) reste bien loin de tout manichéisme. Secundo, les nombreuses trames entrecroisées accordent le souffle héroïque ad-hoc à ce space opéra titanesque. Aux combats au sol alternent moult palabres stratégiques ; sur les champs de batailles galactiques interfèrent de puissantes forces spirituelles… En bref, les ingrédients d’une saga telle que Star wars (pas moins) seraient réunis s’il y avait aussi une dimension familiale. Manque peut-être également un zest d’humour. Néanmoins pour que ce soit parfait, l’orchestration des séquences nécessiterait surtout une plus grande limpidité narrative. Stigmate récurrent aux scénarii de Sylvain Cordurié, ce léger manque de lisibilité dans la mise en page est certes fonction de la quantité d’évènements à agencer, ici pléthorique. Et n’ayons pas la dent trop dure, cet aspect est en progrès au fur et à mesure que le récit s’étoffe. Enfin, le plus hallucinant dans cette série, se trouve dans sa cadence de parution de 2 albums par an. Les cases sont détaillées dans un découpage de folie, les composantes visuelles de l’univers, technologiques et panoramiques, sont riches et cohérentes, et les mouvements, effets et couleurs impeccables… Mais comment font-ils ? Soit Stéphane Créty et Sandrine Cordurié sont enchainés depuis des mois à leurs tables à dessin, soit leur psychisme a été boosté par un parasite extraterrestre…