L'histoire :
Alim est tanneur de peau de sirène tueuse, une sorte d’énorme poisson venant parfois s’échouer sur la plage. Il est le père d’une gentille petite fille, Bul, qui n’en fait qu’à sa tête. Sa dernière bêtise en date : se faire attraper par le commissaire Janissaire Reinkholen en train de jouer avec un cerf volant près de la mer. Un vrai sacrilège dans ce monde où l’océan et le ciel sont interdits ! Après une courte mais ferme mise en garde, le père et la fille sont relâchés. Ils vont enfin pouvoir se préparer pour participer à la grande veillée du Saint départ. Hélas, au dernier moment, un soldat intime l’ordre à Alim d’aller dépouiller une gigantesque sirène tueuse. Dans les entrailles de la bête, il retrouve ce qui parait être les armes du prophète Jesameth, objet d’un véritable culte religieux par l’empire, censé avoir traversé les mers à la recherche des Dieux. Son voyage semble avoir été plus court que ce qu’en dit la croyance ! Une découverte gênante qui va mener Alim et sa famille sur les routes de l’exil…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alim le tanneur, c’est surtout la découverte d’une dessinatrice talentueuse, Virginie Augustin, qui signe ici son premier album. Sa technique fait immanquablement penser à du dessin d’animation, et pour cause : elle a longuement travaillé dans le milieu du dessin animé, notamment pour les studios Disney. Son trait est fin, ses personnages ont des bouilles tout en rondeur et des visages très expressifs. Elle atteint dès la première case une qualité de dessin que d’autres mettent plusieurs albums à maîtriser. Au scénario, Wilfried Lupano installe dans ce premier tome les bases de ce que sera son histoire. Il met en danger ses personnages, les sort de leur quotidien pour les amener vers une situation de crise, la fuite, qu’on devine être au centre de l’intrigue. Le secret des eaux est donc, comme souvent pour un premier tome de BD, un album de présentation, qui en dit trop peu pour permettre un jugement définitif. Mais ce début est des plus prometteurs…