L'histoire :
A la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, les immigrants illégaux sont nombreux à traverser clandestinement. Le passage tourne cette fois au drame quand des Mexicains se font surprendre par une entité étrange. Le lendemain, la police, dirigée par la belle Apache Babette Chee, vient constater les dégâts : les clandestins n’ont plus que leur tête, grimaçante de douleur. Les membres de Stargate, Walter et Modd mènent également l’enquête. Beaucoup pensent qu’il ne peut s’agir que des narcos du cartel, car les meurtres sont beaucoup trop sanglants. Chee penche plus pour le fameux Chupacabra. En effet, la Mesa du Loup est un lieu hanté… à tel point qu’on appelle son chemin « la route du diable ». En explorant minutieusement les lieux, les agents de Stargate découvrent que le « tueur » est certainement sorti d’une Kiva, un lieu de passage entre les mondes, selon les Indiens. Walter est sûr de lui et il a hâte de découvrir le fin mot de l’histoire. Il ne se doute pas qu’un vieil ennemi rôde autour de lui, prêt à exécuter sa sinistre vengeance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme tous les Arcanes, l’histoire débute sur un évènement paranormal à la X-Files. Nos agents Walter et Mood (qui ressemblent singulièrement à Mulder et Scully) doivent résoudre à nouveau une sombre affaire. C’est le début d’une nouvelle enquête de l’étrange. A ce titre, le début est impressionnant. La représentation graphique de la Mesa du Loup est très puissante et l’on ressent la puissance sacrée, magique et dangereuse des lieux. Dans des cases aérées, Dejan Nenadov offre un cadre exceptionnel digne des plus grands westerns. Hachures détaillées et soignées, plan large, prises de vue vertigineuses, couleurs superbes, le démarrage de l’album est de toute beauté pour les yeux… et un hommage appuyé à la disparition de Jean Giraud, avec quelques cases clin d’œil aux albums de Blueberry. Le reste retombe malheureusement vite à plat. Dans une interminable investigation, les personnages échangent des informations et piques ordurières sans passion, ni émotion. L’action est très mince et même si l’enquête est parfois intéressante, l’ensemble n’est jamais enthousiasmant. Heureusement, Jean-Pierre Pécaud rajoute une intrigue secondaire qui met un peu de piment à l’ensemble : on apprend quelques éléments sur le passé de Walter et certains de ses pouvoirs. L’album reste beau dans le dessin, avec de superbes paysages parfaitement mis en valeur par une coloration délicate et des hachures ciselées. Cependant, le scénario n’a rien de magique. Seule la fin réserve une surprise de taille et se finit sur une bombe : Pécaud a sorti une belle carte… sa dernière ?