L'histoire :
Asphodèle est de retour à Londres pour y dédicacer dans une librairie spécialisée son dernier best-seller : « Magie Blanche ». Au terme d’une journée harassante de signatures, un couple se présente à elle pour lui offrir un autre ouvrage : « Contact and Inducement ». L’homme, qui n’est autre que Graham Gallagher (cf Le chant des Stryges), lui fait un exposé sur les Stryges, ces anges noirs, monstrueux et gigantesques, qui manigancent depuis des siècles pour asseoir leur emprise sur les hommes. Asphodèle la sorcière ne croit pas en ces théories fumeuses et décline leur proposition d’étude. De retour chez elle, elle retrouve Brian, son chéri, qui n’est autre que son éditeur. Mais le comportement de ce dernier est pour le moins bizarre. Depuis peu d’inexplicables cicatrices lui parcourent la poitrine. Une nuit, il s’absente sans donner d’explications. Le lendemain, deux policiers lui demandent de justifier son emploi du temps nocturne, suite à une série de meurtres sanguinaires perpétrés dans la capitale. Brian est bien embarrassé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant toute chose, une précision : vous lisez bien la chronique d’Asphodèle et non celle du Chant des Stryges. Scénariste des deux séries, Eric Corbeyran (qui s’est adjoint pour l’occasion des compétences de son partenaire dessinateur des Stryges, Richard Guerineau) lance donc son héroïne dans de nouvelles pérégrinations ésotériques en forme de cross-over. Le premier diptyque se bouclait après avoir présenté les compétences de la jeune femme, mais quelques indices nous mettaient déjà sur la voie d’un rapprochement entre ces deux univers (l’un des protagonistes d’Asphodèle travaillait pour une compagnie du nom de Sandor Weltman, des Stryges). Si les encrages de Djilali Defalli – et surtout la colorisation de Pierre Schelle - collent toujours parfaitement à l’ambiance occulte de la série, le scénario de Corbeyran-Guerineau se fait plus poussif. Au-delà du retour de la revanche du complot lourdingue des Stryges contre l’humanité (ils vont finir par y croire ces auteurs là !), les incohérences sont nombreuses. A l’image du rapport vasouillard que fait Asphodèle entre les troubles de son amant et l’existence des Stryges, sur le simple mot « manigance ». Ou sur le fait qu’une sorcière rompue aux expériences paranormales n’accorde pas la moindre once de crédit à l’hypothèse des anges monstrueux. Cette aventure s’achèvera dans le tome 4. Espérons qu’elle ne parte pas à la poursuite du Régulateur, autre série d’Eric Corbeyran, dans le tome 5…