L'histoire :
Une jeune fille est occupée à dessiner son chat (anthropomorphe) Vincent, lorsque celui-ci se prend les pieds dans un fil rouge et tombe dans une faille du sol. La fillette tente de le suivre et choit à son tour dans une grotte. Une fois en bas, tous deux découvrent les formidables peintures rupestres de Lascaux. Ils sympathisent avec le troglodyte ancestral qui a réalisé ces œuvres et comprennent que celui-ci dessine – formidablement ! – ce qu’il chasse et mange. Puis la fille et le chat remontent par un puits de la grotte en suivant le fil rouge. Ils débarquent sous la Renaissance dans le réfectoire de Santa Maria delle Grazie, tandis que Léonard de Vinci peint sa célèbre Cène. Léonard est dans l’embarras : ses modèles l’ont tous abandonné. Il en profite pour expliquer sa technique de la perspective et son approche de l’art. Puis après que Léonard a retrouvé ses apôtres chahuteurs, Vincent casse maladroitement le Saint-Graal. La jeune fille s’envole alors à bord d’une machine volante inventée par le maître, tirée par Mona Lisa en vélocipède. Ils atterrissent sous le dôme de la Cathédrale Saint Pierre de Rome, où Michel-Ange Buonarroti s’inquiète de son manque de temps pour en réaliser les fresques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gradimir Smudja s’était déjà attaqué avec fantaisie à deux grands maîtres de la peinture du XIXème : Henri de Toulouse-Lautrec (Le cabaret des muses) et Vincent Van Gogh ( Vincent et Van Gogh). Il remonte plus loin cette fois et surtout, brasse plus large, en réalisant cette allégorie amusante sur les grands maîtres de l’Art Classique. Aidé par sa fille Ivanna pour le scénario et la recherche documentaire, il rend donc un bel hommage aux responsables de sa vocation. Comme l’indique le titre, un fil rouge (au sens propre et figuré) conduit une jeune fille et de son chat Vincent (l’avatar récurrent de Smudja) dans moult pérégrinations, qui rebondissent de manière onirique de lieux en époques. La première étape par la grotte de Lascaux se situe hors thématique – mais elle était ô combien importante et fondamentale ! Car tous les autres maîtres visités dans ce premier tome ont forgé l’Art sous la Renaissance. La chronologie des visites est à chaque fois introduite par un portrait en double planche et courte biographie : de Vinci, Michel-Ange, Dürer, Brueghel, Rubens, Velasquez, El Greco, Rembrandt et Vermeer. Or, Gradimir Smudja est lui aussi un peintre protéiforme de grand talent ! Les rencontres farfelues avec tous ces génies de l’Art sont précisément et astucieusement peintes. Les Smudja père et fille nourrissent en outre leur aventure tantôt d’anecdotes et de clins d’œil mis en exergue avec beaucoup de fantaisie, tantôt d’explications sur les trouvailles et procédés. L’album éclaire ainsi la lanterne du lecteur sur la perspective par de Vinci, la chambre noire de Vermeer, la maladie oculaire d’El Greco, la mise en abyme de Velasquez, la gravure de Dürer… Un second opus s’intéressera à l’Art Baroque (1600-1780) en commençant par Antoine Watteau…
