L'histoire :
Un chat sort de la salle de bain en jouant avec l'extrémité d'un rouleau de papier hygiénique. Il cavale en le tenant dans la gueule, il se roule au sol en le déchiquetant, il descend l'escalier quatre à quatre et continue son carnage en bas, ne laissant sur le sol que des miettes de papier rose. Évidemment, pendant ce temps, le père de famille qui vient de finir son affaire sur le trône se retrouve alors dépité face à un rouleau vide.
Un chat attend immobile sur le trottoir d'une rue résidentielle relativement calme. Pas un quidam, pas une voiture ne passe durant plusieurs minutes. Soudain, un véhicule apparaît au bout de la rue. Le chat attend consciencieusement qu'il soit à son niveau pour traverser en courant juste devant ses roues, l'obligeant à piler.
Avec un regard fourbe et vicieux, un chat fait ses griffes sur l'accoudoir d'un fauteuil. Son maître l'enguirlande copieusement. Il recommence quelques secondes plus tard sur le dossier arrière du fauteuil, causant de longues cicatrices. Il se fait une nouvelle fois pourrir d'insultes par son maître. Pour résoudre ce problème, l'humain installe un grattoir spécial chat sur un mur, juste à côté des rideaux. Mesquin, le chat attend que le maître soit parti pour faire ses griffes... sur les rideaux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le grand concours des sujets en vogue chez les auteurs de BD en quête d'inspiration, il semble que les chats aient définitivement détrôné les zombies. On ne compte plus les séries et one-shots qui cernent la psychologie féline, à chaque fois décortiquée pour ses mystères aussi trognons que pénibles. Car l'axiome est bien connu : ces petites bêtes pleines de poils si mignonnes, si douce, si câlines sont aussi et avant tout mesquines, perfides, ravageuses sur les tissus des fauteuils, contrariantes par rapport à la logique humaine, ingrates vis à vis de leurs maîtres, cruelles envers leurs proies. Attachantes souvent, insupportables parfois, complètement tarées par moment. Tous ces principes enfilent des perles... mais logiquement, ce second tome de 38 gags muets en une planche également. Bref, dans les idées de gags, il n'y a franchement rien de neuf sous le soleil. Les chats sont toujours couillons, féroces, illogiques, destructeurs... Les auteurs cernent de manière aussi attendue et convenue, que précise et perspicace, ces caractères divergents. Certains gags retombent même franchement à plat, ce qui n'est pas le cas des chats qui, comme chacun le sait, retombent toujours sur leurs pattes. En revanche, soulignons encore une fois la vivacité et l'expressivité du dessin de Philippe Larbier, qui déroule une griffe humoristique certes académique, mais d'une fluidité parmi les plus maîtrisées.
