L'histoire :
Josette, surnommée Chaussette, a fait la connaissance du petit Merlin alors qu'il était tout jeune. Merlin étant le fils aîné de son couple de voisins, Esther et Pierre, elle l'a vu grandir dans le jardin d'à côté, jusqu'à ce qu'il devienne maintenant un adolescent, qui passe beaucoup de temps sur son portable. Mais au fil des années, ils ont tous les deux créé une forte relation, et continuent à se voir, à partager des moments ensemble. Même l'irruption de Jeannot dans la vie de Josette n'a rien changé à leur lien. D'ailleurs, Jeannot veille davantage sur le petit frère de Merlin, Perceval. Si Josette apprend à Merlin à faire des ricochets, Jeannot apprend à Perceval à pêcher... sans faire de mal aux animaux, simplement pour se détendre. Le prétexte de sortir faire des ricochets a été utilisé par Merlin et sa vieille amie à de nombreuses reprises : elle aime le faire sortir en pleine nature, qu'il quitte le climat familial qu'elle sait pesant depuis que sa mère est malade. Mais la dénommée Chaussette a remarqué depuis quelque temps un changement de comportement de son petit protégé. Et elle sait déceler ce qui se passe. L'adolescent est amoureux. Lorsqu'elle aborde le sujet avec lui, elle se rend compte de la complexité de la situation. Comment profiter de ses premiers émois alors que sa mère est menacée par la maladie ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Loïc Clément scénarise un septième (et oui, déjà) Conte des coeurs perdus. Le lecteur avait déjà pu faire le lien entre deux des ouvrages de cette série, Chaussette et Jeannot. Il peut désormais ajouter à ce diptyque ce troisième récit. Même si cet album peut se lire de façon totalement indépendante, comme une histoire complète, les personnages évoqués ont eu une histoire déployée dans de précédents opus. Cela permet de mieux comprendre leurs liens, et cela n'enlève rien à la compréhension du scénario. Celui-ci est une nouvelle fois poétique. Il aborde avec tendresse une relation intergénérationnelle entre une grand-mère et un adolescent, sa famille de cœur. Comme dans toutes les relations fortes, la leur connaîtra des hauts et des bas, des moments de joie, et des instants plus tristes. Mais ils seront toujours présents l'un pour l'autre, à se soutenir, souvent avec pudeur, et toujours avec respect. Si dans les deux albums précédents nous avions suivi des personnes âgées, ce n'est qu'à moitié le cas ici. L'un des personnages principaux est en effet un adolescent, en proie à des sentiments ambivalents. Il est partagé entre l'envie de profiter de la vie et de l'amour, des instants de bonheur qui s'offrent à lui, et la culpabilité de les vivre alors que sa famille, et sa mère particulièrement, traversent une période de maladie. Comme pour Jeannot, les illustrations ont été confiées à Carole Maurel, qui met en images avec poésie cette histoire. On appréciera aussi le dossier en fin d'album, dans lequel le scénariste explique sa démarche et le lien entre ces trois Contes des cœurs perdus.
