L'histoire :
Oscar a suivi sa maman lorsqu’elle est revenue s’installer en tant que boulangère dans le petit bourg rural de son enfance, Klervi. La plupart du temps, Oscar vit sa vie d’enfant aventurier en dehors de la maison, avec son petit vélo rouge. Il dit qu’il s’est fait une copine, appelée Mitsuko… mais il faudra pas mal de temps à sa maman pour la voir une première fois. Car Mitsuko est une enfant très discrète et plutôt introvertie. La première fois que sa maman la voit, c’est en sortant les poubelles… Et Mitsuko est précisément en train de fouiller dans celles du voisin. Quelle drôle d’idée ?! Elle ne dit mot et s’éclipse rapidement. Puis à chaque fois que la maman d’Oscar croise Mitsuko, le phénomène se reproduit : une fuite muette, à la limite de l’impolitesse. La boulangère mène alors son enquête. Mitsuko est la fille de Séraphin le Bihan, le garde forestier, un rustre et solitaire, en surcharge pondérale. Elle est orpheline depuis la mort de sa maman. Tous deux habitent dans une maisonnette nichée dans la forêt. La maman d’Oscar se souvient de son enfance à Klervi et de ses rapports amicaux avec Séraphin. Un jour, elle décide d’aller lui rendre une petite visite, afin de comprendre le comportement de Mitsuko…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mitsuko n’a rien à voir avec les Rita. Mitsuko est une jeune fille introvertie depuis la disparition de sa maman. Nous allons découvrir dans cet album auto-conclusif comment une autre famille elle aussi monoparentale va humainement œuvrer pour sortir cette fragile orpheline de son enfermement. Il faut apprendre, puis comprendre, puis accepter. La consonance de son prénom ne cache pas ses origines asiatiques ; néanmoins cette histoire se déroule dans un village fictif, plutôt breton, appelé Klervi (prénom d’origine celtique). D’ailleurs, Oscar et sa maman ont les cheveux roux – car c’est bien connu, sous leurs bonnets rouges, les bretons sont tous roux. Le scénario de Loïc Clément est tout gentillet, plein de compassion et de bonnes intentions… quelque part entre le mièvre et le guimauve. Le public jeunesse ne lui en voudra pas et s’attendrira de cette chronique rurale et familiale contemporaine, mais surtout hors du temps. Cette histoire simple et sensiblement symbolique se met surtout au service du dessin de Qin Leng, illustratrice chinoise qui vit au Canada, après avoir grandi et avoir été formée à son artisanat en France. Dans un style semi-réaliste très agréable à l’œil, son crayonné sur-contrasté met en scène des personnages bienveillants et attachants, aux tout petits yeux (l’inverse des mangas), complétés par de douces couleurs.
