L'histoire :
Contacté sur le réseau social Facebook par S, une admiratrice de son travail, Davy Mourier discute BD avec elle. Puis, trois jours plus tard, l’auteur donne rendez-vous à cette femme qui a l’air aussi jolie qu’intelligente à une expo. Attendant son arrivé devant l’entrée de l’expo, Davy angoisse déjà et se pose des tas de questions. Que faire si elle ne ressemble pas du tout aux photos de son profil ? Et si elle est beaucoup plus grande que lui ? Ou pire, si elle lui pose un lapin ? Heureusement, ses inquiétudes le quittent immédiatement lorsque S arrive enfin… Rapidement, la complicité est forte et ils passent toute la journée ensemble, enchaînant expo BD, dégustation de pâtisseries, visite de Lego store ou encore salle d’arcade. C’est d’ailleurs là, entre deux parties de Jurassic Park qu’ils s’échangent leur premier baiser ! Pourtant, si tout commence sous les meilleurs hospices, Davy se rend rapidement compte que S ne va pas bien, passant souvent de la gentillesse à la méchanceté gratuite, de la bonne humeur à la noirceur. Après quinze jours, conscient qu’il est incapable de l’aider, il préfère donc mettre un terme à leur relation. Néanmoins, ils restent tous deux en contact via Facebook et discutent de temps en temps de tout et de rien. Jusqu’au jour où les messages de Davy restent sans réponses et où il finit par apprendre que S s’est donnée la mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On aurait pu croire qu’avec sa série à l’humour noir et trash La petite mort (qui a d’ailleurs donné naissance à un jeu de société et à une série d’animation), Davy Mourier avait fait le tour du sujet morbide. Pourtant, suite à un événement personnel – le suicide d’une relation amoureuse de courte durée – l’auteur a ressenti le besoin de s’intéresser encore davantage à la mort. Ainsi, il a voulu connaître ceux qui travaillent dans le domaine de la mort, à savoir les croque-morts, les infirmières en milieu gériatrique, les médecins légistes et thanatopractrices. Grâce à des rencontres lors de dédicaces, Davy a pu ainsi se rendre au salon professionnel international de l’art funéraire et cette visite lui a ensuite donné envie de suivre un stage auprès d’une thanatopractrice, la personne qui a pour mission de rendre le mort présentable pour son enterrement ou sa crémation. Et c’est cette expérience que l’auteur nous raconte au cours de ce troisième tome de sa série Davy Mourier VS. Ainsi, cet album se montre beaucoup plus personnel et touchant que la série précitée. Pour autant, il n’oublie jamais d’y glisser humour et second degré pour détendre l’atmosphère, pouvant se montrer pesante ou glauque par moment. Il raconte ainsi des anecdotes loufoques et amusantes vécus par les personnes du métier ou encore, il nous parle des nouveautés assez saugrenues qu’il a pu découvrir au salon funéraire. Bref, cet album est plaisant en bien des points et oscille adroitement d’une émotion à une autre. C’est sans aucun doute aussi le plus réussi de la série. Côté mise en images, on reste fidèle au principe précédent avec 190 pages en noir et blanc qui vont à l’essentiel sans fioritures. Un album à la fois divertissant et thérapeutique, à lire et à offrir, avant la mort.