L'histoire :
Fleur a trouvé une étonnante compagnie en la personne d’Angie, une femme d’âge mûr et dynamique, qui lui inspire confiance. Angie semble parfaitement connaître ce monde dystopique, dans lequel elles font route vers le Sud. Elle semble profiter d’un puissant pouvoir de télépathie, qui peut s’avérer fort utile pour influencer les ennemis ou… contacter ce garçon auquel Fleur rêve, Jo, et qui habite dans un autre monde que le sien. Leur voyage en buggy est interrompu par la découverte d’un monstre d’acier, que les autochtones fuient en raison de son apparence de dragon échoué dans le sable du désert. Angie descend du véhicule et s’approche de la machine, ce qui inquiète Fleur. A l’aide de ses mains, elle enclenche une ouverture et pénètre à l’intérieur du dragon… qui se réveille ! Et s’envole, en crachant du feu ! Fleur reste seule au milieu du désert, tétanisée. Elle retrouve son véhicule avec un vieil homme installé sur le fauteuil passager. L’homme est sympa, blagueur et réclame d’accompagner l’ado un bout de chemin. Or après avoir passé une nuit à la belle étoile, Fleur se réveille sans rien. L’homme lui a faussé compagnie, en emportant tout ce qu’elle avait. La voilà obligée de poursuivre son chemin à pieds, à travers un désert étouffant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La succession des aventures que vivent différents personnages, au sein de deux univers parallèles, continuent d’intriguer sévèrement le lecteur fan de ces bizarreries dont sont coutumiers Léo et Rodolphe. D’une part, dans un monde qui ressemble au notre, mais dans un avenir d’anticipation post-apocalyptique peu ragoûtant, Fleur est une jeune fille orpheline lancée dans un road-trip sans objectif précis, et qui fait des rencontres… diversement profitables. D’autre part, dans un monde édulcoré qui ressemble aux sixties américaines, mais où il fait toujours beau, où il n’y a ni lunes, ni étoile, ni jamais le moindre nuage, Jo fricote avec un groupe de conspirateurs et découvre un « passage » vers l’autre monde… Enfin, le père de Fleur, lui aussi dans le « vrai » monde, vient d’échapper à sa condition de gigolo d’une tyrannique femme de 106 ans, mais qui en parait 40. A ce stade de cette chronique, vous convenez que c’est un sacré embrouillamini de contextes et de mystères hétéroclites. Nonobstant, ce tome 4 fait enfin une révélation de première bourre quant à la logique des deux mondes ! Et l’on comprend soudain mieux où veulent nous emmener les deux scénaristes, qui maîtrisent parfaitement le flot des énigmes et des surprises dans lesquelles on adore être embarqué. Car tout, et surtout le plus invraisemblable, peut arriver – comme la disparition d’un personnage à bord d’un dragon d’acier volant. Le trait semi-réaliste, toujours d’une grande justesse, de Louis Alloing s’avère irréprochable pour compléter le plaisir de lecture. On imagine que le dessinateur prend lui aussi son pied avec le challenge de la variation des décors et des rebondissements. Le cliffhanger permet aussi enfin la jonction entre deux des intrigues… et nous donne sacrément faim du cinquième et dernier tome de la série à venir.