L'histoire :
Dans les ruines du monde post-apocalyptique, Fleur a retrouvé son père, une seconde avant qu’il soit exécuté par la communauté d’enfants « sauvages ». Le leader des enfants, Stan, raconte comment il a pris son indépendance en se rebellant violemment contre l’autorité de l’orphelinat au sein duquel il se considérait prisonnier. A son tour, Fleur raconte son incroyable périple à son père, qui l’a menée à bord d’une sorte de parapente bricolé d’un désert aride jusque dans une jungle dangereuse, où elle a atterri aux pieds de Stan, qui la considère désormais comme une reine, une guide. Dans le monde parallèle inspiré des sixties américaines, où il n’y a ni nuages ni étoiles, l’enseignante Evelyne Fortes est arrêtée en pleine rue par la police et conduite au commissariat. En réalité, c’est une commande de son supérieur hiérarchique qui l’attend au parloir. Il lui explique qu’on « arrête tout » ! C’est-à-dire que le projet de rapprochement entre le « vrai » monde extérieur irradié et en ruines, et celui factice et propret qui se reconstruit ici, est avorté. Le supérieur lui explique que la nouvelle civilisation est trop coopérative et que le temps manque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aïe aïe aïe… la déception de ce dernier volume est à la hauteur des grands espoirs d’explications cohérentes espérées et qui se trouvent en fait fumeuses et alambiquées. Rodolphe relie les différentes intrigues totalement dingos croisées depuis le début selon des révélations franchement culottées et improbables. Par exemple : pourquoi n’y avait-il pas d’étoiles et de nuages dans le monde inspiré des sixties ? Parce qu’il se trouve dans une gigantesque grotte souterraine avec une simulation de ciel au plafond, pardi ! Voilà voilà… Une grotte de la taille d’un monde, sous le désert de Mongolie. Voilà voilà… Et il en va de ces explications rocambolesques comme des rebondissements faciles et les relations psychologiquement irrationnelles. Ça part et ça explique dans tous les sens, mélangeant les époques, les contextes et détricotant le paramètre fantastique au profit d’un final cartésien… mais nawak. Bon, on se console en disant que ce divertissement a eu le mérite de nous faire réfléchir sur la valeur de notre civilisation actuelle, qui vaut mieux que tous les artefacts ou tous les cataclysmes. La griffe réaliste très aboutie et tout terrain de Louis Alloing tire une nouvelle fois le meilleur parti possible de ce final capilotracté de série B.