L'histoire :
Octobre 1929. Tandis que « Lucky » Luciano se remet de ses blessures, la mafia new-yorkaise se partage les bénéfices du marché de l’alcool, dans une Amérique toujours régie par la prohibition. Le krach boursier touche de plein fouet une économie jusqu’alors prospère. Les familles mafieuses plongent alors comme les autres dans la grande dépression… mais en profitent au passage pour resserrer leur emprise sur l’économie nationale. En fait, bien plus que le lundi noir de Wall Street, ce qui va le plus secouer cette trêve, est le rapprochement de Joe Masseria, pour qui travaillent Luciano et sa clique, avec les Castellamarais. A la tête de cette dernière famille, Don Cola Shiro peine à contenir l’ambition de Salvatore Maranzano, récemment débarqué de Sicile. En quelques assassinats, la tension monte. Luciano et ses amis se retrouvent rapidement au cœur du « volcan »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
David Chauvel a nourri son ambition de scénariste grâce à des BD telles que V comme Vendetta. Il réalise sans doute avec Ce qui est à nous son grand œuvre : raconter dans les moindres détails la «véritable histoire de la mafia américaine». Prévue pour couvrir plus de 30 tomes, cette saga en arrive aujourd’hui à son 8ème opus (le 3ème de «&bnsp;la seconde période&bnsp;») pour nous narrer en détail la mise en place de «&bnsp;la plus grande guerre de clan que la mafia italo-américaine ait jamais connue&bnsp;». Toujours rigoureusement documenté, aux frontières de la BD éducative, Chauvel s’appuie une nouvelle fois sur des études bibliographiques référencées en fin d’album. La grande force du dessin d’Erwan le Saëc est de parvenir à multiplier les cadrages et les angles de vue pour ne pas lasser la lecture d’un récit souvent très statique. Car plus que jamais, les manœuvres diplomatiques dénuées de toute action sont au cœur de la série. Comme le dessin de Le Saëc suit la tendance inverse du scénario, en se faisant de moins en moins rigoureux, il est de plus en plus difficile de distinguer les protagonistes. Le lecteur qui aurait oublié de se munir d’un calepin et d’un crayon, sera plus que jamais paumé dans l’imbroglio de noms et surnoms à consonance sicilienne, entrecroisés au rythme des alliances ou des traîtrises à l’égard de tel ou tel clan…
