L'histoire :
Anouk travaille dans une bibliothèque parisienne, au service de Mme Ramure, une vieille chef acariâtre et pénible qu’elle surnomme en cachette Mme Rognure. Elle passe ses nerfs en causant à deux personnages imaginaires, des figurines en pâte à sel sur son bureau. Mais un jour, elle doit répondre dans le bureau de la chef à un coup de fil personnel. Et c’est le choc : elle apprend subitement que sa sœur Zoé est morte. Quelques jours plus tard, il y a peu de monde à l’enterrement, dans la petite ville de province où vivait Zoé et qu’Anouk a abandonné 10 ans plus tôt. Il y a peu de monde, mais il y a Colette, la fille de Zoé. Anouk découvre que sa sœur élevait Colette seule. Le père n’a jamais reconnu Colette. Et Colette regarde Anouk avec de grands yeux plein de peine et d’interrogations. Le notaire lui fait un second choc le lendemain, au moment de la succession : Colette hérite de tous les biens de Zoé, et Anouk est chargée d’être la gestionnaire et la tutrice de la fillette jusqu’à sa majorité. Anouk voit sa vie basculer. Elle qui n’a jamais voulu d’enfant, qui ne sait pas s’y prendre avec les enfants, qui a un boulot à assumer au plus vite à Paris… Que doit-elle faire ? Elle retourne toutes les hypothèses avec sa copine Luce, tandis qu’elle apprend à faire connaissance avec Colette…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour le dessin minimaliste et simple de la bloggeuse Mathou, la romancière jeunesse et bloggeuse (aussi) Sophie Henrionnet scénarise cette histoire « feel-good » – que nous traduirons pour les francophiles puristes par : « qui fait du bien au cœur et au moral ». La problématique est vite posée par une révélation choc pour l’héroïne : à la mort de sa sœur, cette jeune femme célibataire se retrouve à devoir élever et éduquer une adorable nièce qu’elle ne connait pas. Se pose alors pour elle tout un tas de question sur ses capacités à s’occuper d’un enfant, à devoir assumer une vie éducative qu’elle n’a pas choisi, à emprunter un virage professionnel et social radical, sous la contrainte. Evidemment, puisqu’on est dans le feel-good, tout se démêle pour le mieux, et il y a une happy end. Ce n’est donc pas vraiment sploiler que de révéler que la fillette est trop craquante, intelligente, empathique et gentille… Et que la tantine va donc tirer un trait sur ses certitudes et consacrer sa vie ratée de parisienne à une vie de parent adoptif vertueuse. Tout cela est effectivement plein de bonnes intentions, de facilités et de raccourcis narratifs, aussi. Dans la vraie vie, Colette aurait peut-être un comportement déviant car un minimum traumatisée par les circonstances… et l’ouverture d’une librairie en province relève du suicide économique. Du moins, de nos jours (info labélisée et certifiée). Cela dit, cette histoire de résilience familiale se situe autant hors du temps que la désuétude du prénom Colette le permet.
