L'histoire :
Dès son plus jeune âge, alors qu’il habite sur l’île de la Réunion, Ludovic veut déjà devenir inspecteur de police – au grand dépit de son oncle qui est curé. Trente ans plus tard, alors qu’il est en poste au SRPJ d’Evry, sa direction lui confie une nouvelle enquête insolite : quelqu’un a volé la BMW Cabriolet millésimé 1955 de Pierre Perret ! L’immatriculation du véhicule lui revient quelques semaines plus tard, sans qu’il ait besoin de faire quoi que ce soit : la BMW a été aperçue dans un garage de Malaga, en Espagne. A côté du véhicule, une Passat de location lui permet de remonter la piste : celle-ci a été flashée en grand dépassement de vitesse autorisée, entre 200 et 220 km/h. Car évidemment ces deux voitures sont utilisées pour des « go fast », c’est-à-dire des transports hyper rapides de drogue entre l’Espagne et la région parisienne. L’enquête se poursuit avec le nom du loueur : une certaine Clara D, 50ans, domiciliée à Evry et salariée de la mairie. Le permis est celui d’un certain Giovanni B. Ludo et son équipe mettent alors en place tout un système de filoches et de planques dans leur vieux Ford Transit non climatisé, par un été caniculaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre de cette nouvelle série de polar est explicite, il s’établie à partir des témoignages d’un authentique inspecteur de police judiciaire, Ludovic Armoët. Le contexte est celui de l’an 2000 en région parisienne et notre auteur-héros, encore jeune flic, enquête sur un trafic de drogue entre l’Espagne et la France, via des Go fast. Ce genre d’affaire est un certes classique, mais sa construction narrative est un modèle, idéalement accrocheuse. Pour cause, le coscénariste s’appelle Corbeyran, sans doute le scénariste de BD le plus prolifique de tous les temps, alchimiste de la narration. Le récit nous immerge de manière très concrète au sein d’une équipe de la PJ, composée de caractères complémentaires, rigolards et néanmoins opiniâtres. Leur professionnalisme leur permet de résoudre l’affaire, du premier larcin qui allume l’étincelle, jusqu’à la purge des années de taule du criminel incriminé. En marge de boucler entièrement une première enquête, les auteurs focalisent par des flashbacks successifs sur le passé du héros, avant qu’il soit flic, alors qu’il se met en couple avec celle qui deviendra sa compagne. Car ce Flic à la PJ reviendra prochainement pour un deuxième tome (en cours de dessin par Luca Malisan), puis un troisième (en cours d’écriture). Au dessin, Malisan réalise lui aussi un sans-faute, d’un grand réalisme, auquel on peut juste reprocher un académisme un chouya impersonnel. Un bon polar à read fast !