L'histoire :
Sale nuit pour les magiciens de Vilnius : un groupe de chasseurs a décidé de casser du sorcier. Sale nuit aussi pour Ferdinand : de colocataire horripilante en ex impossible, la gent féminine lui tape sur les nerfs. Et voilà qu’une troisième s’y met aussi : elle veut le prendre en photo pour impressionner ses copines. Quoique, à y regarder de plus près, cette jeune magicienne rousse et gironde n’est pas déplaisante. Emmerdeuse, emmerdante, emmerderesse… mais craquante aussi. Ni une ni deux, Ferdinand se laisse emmener au Bal des Sorciers, puis chez elle. Au passage, une magicienne guérit un type qui passait par là, horriblement défiguré. En guise de remerciements, celui-ci marque la maison d’une étoile à cinq branches et court chercher les chasseurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le commentaire pourrait se résumer ainsi : Sfar ! Son talent de conteur, son talent de dessinateur, sa façon de vous faire une BD comme d’autres vous raconteraient une histoire au coin du feu, avec le ton, les gestes, les descriptions, les digressions, les changements de rythmes, d’ambiance… Tous ces éléments forment un récit riche, tantôt léger et tantôt grave. Il laisse autant de place aux rapports de Ferdinand avec les femmes qu’aux émeutes anti-sorciers, réminiscence des pogroms. Bien sûr, Sfar se laisse aller à quelques facilités, il triche un peu en intervenant de façon très personnelle dans la narration, à tel point qu’on peut le reconnaître dans certaines cases… Mais qu’est-ce en comparaison de certaines scènes, comme cette altercation entre deux livres magiques, l’un écrit par un séducteur, l’autre par une féministe ? Ou ce moment où Ferdinand et sa conquête s’apprêtent à faire l’amour et où le dessin se trouble en même temps qu’eux ? Ce n’est pas du grand Sfar, mais c’est déjà beaucoup.