L'histoire :
Vexés d’avoir été battus au tournoi d’Ashby par le chevalier saxon Wilfrid d’Ivanhoé, le templier Sir Brian de Bois-Guilbert et le chevalier Maurice de Bracy capturent la famille de celui-ci, sur leur chemin de retour. Ils emmènent Ivanhoé, affaibli par une blessure, ainsi que son père Cédric et sa fiancée Lady Rowena, jusqu’au monumental château fortifié de Torquilstone, possédé par Sir Reginald Front-de-Bœuf. Dans sa geôle, Ivanhoé y est soigné par Rebecca, la fille d’Isaac le juif, qui lui, est torturé par Front-de-Bœuf, avide de lui extorquer une partie de sa fortune. Egalement prisonnière, Rowena refuse la cours insistante de Maurice de Bracy, qui lui impose de devenir sa femme, sous peine de laisser périr Ivanhoé. Pendant ce temps, Locksley fait appel à deux ressources de poids pour leur venir en aide : le vaillant chevalier noir et un moine soldat ermite, légèrement porté sur la bouteille. Ensembles, et en compagnie d’une troupe d’outlaws des bois, ils envisagent d’attaquer la forteresse… mais ce projet leur parait d’autant plus démesuré qu’ils ignorent la puissance de l’ennemi. Wamba le fou a alors une idée astucieuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Yann et Elias Sanchez poursuivent ici l’adaptation en trois tomes de BD, de l’histoire d’Ivanhoé selon le roman de Walter Scott. Tout le monde connait vaguement quelques séquences de cette légende médiévale (notamment via les nombreuses adaptations de Robin des bois), mais le roman original n’a que peu été exploité. Beaucoup de palabres, pour débuter, freinent la pénétration dans cette seconde intrigue. En effet, dans un souci de respect de l’œuvre originale, Yann a également respecté le style des dialogues, simulant le parler moyenâgeux. Cette démarche est tout à son honneur, mais bride un tantinet le plaisir de lecture (il y a de ces répliques franchement enflées !). Or la première moitié de l’album s’intéresse aux chantages des chevaliers félons sur les gentes dames, ainsi qu’aux alliances utiles en vue de la phase belliciste attendue. Car ces prémices un tantinet laborieux débouchent sur la célèbre attaque de la forteresse de Torquilstone, qui constitue évidemment le long climax de l’opus, durant toute la seconde moitié de l’album. Sur ce point, les amateurs d’équipées médiévales vont être comblés ! L’assaut est épique, pluriel, couillu, avec des volées de flèches, des chaudrons d’huile, des combats rapprochés en armures… Blessé tout du long de ce second tome, Ivanhoé reste paradoxalement absent des évènements. Au dessin, Elias Sanchez nous accorde quelques sympathiques perspectives d’ensemble, en variant les angles, sans oublier les plans rapprochés sur les personnages (mangas typés) en action… A suivre dans un 3e et dernier opus.