L'histoire :
Le général Von Frundsberg vient d’avoir une crise cardiaque, alors que ses troupes bivouaquaient aux portes de Rome. La guerre prend dès lors une autre tournure. Les Lansquenets n’ont plus de chef et leur paye n’est toujours pas arrivée. Galvanisés par Rickart, les hommes de Charles Quint décident d’attaquer tout de même la ville, mais pour leur propre bien. S’emparer de Rome est l’occasion de piller les trésors des papes et de faire une bacchanale des plus horribles. Pendant ce temps, Bashir est bloqué à Rome pour soigner Cora. C’est la belle Fiomma qui l’aide à s’occuper de la blessée. Elle tire même les cartes pour Bashir afin de lire son avenir, comme le jour où elle a vu son propre malheur, quand on lui avait laissé ce fameux livre que tout le monde recherche : Les éphémérides perdues. Pour Bashir, il n’y a aucun doute : l’ouvrage est un livre de calculs erronés qui ne sert à rien, mis à part à localiser l’emplacement de l’astrolabe de glaces. Cet objet magique aurait la vertu d’amener celui qui le contrôle dans un autre monde en voyageant dans la sphère céleste. Les calculs du livre sont si étranges, pourtant, qu’ils sont soit faux, soit l’œuvre d’un fou. Fiomma reste persuadée que la réponse se trouve sur la couverture du livre, créée après l’ouvrage. Cela signifie que les propriétaires du livre ont peut-être mis un indice sur la couverture pour trouver l’astrolabe de glace...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la fin d'un diptyque ésotérique qui se passe au XVIème siècle. Les forces convergent toutes sur Rome pour récupérer le fameux Astrolabe de glace. La tension était au maximum à la fin du premier tome et le deuxième fait finalement éclater l’intrigue en plein contexte de guerre sanglante. Alors que les Lansquenets pillent, massacrent et violent les pauvres citoyens de Rome, d’autres s’activent pour récupérer l’objet magique et précieux. Pas moins de quatre camps s’affrontent en même temps tandis que la ville est à feu et à sang. Le rythme est donc soutenu et certaines planches violentes et barbares. La vision cauchemardesque de Rome sous l’emprise des Lansquenets fait frémir, tant la cruauté des soldats est insupportable. Au milieu de cette soif de violence, l’homme devient encore plus mauvais en tentant de retrouver ce Graal mystérieux : l’astrolabe de glace. De façon classique, donc, on arrive petit à petit dans les souterrains de Rome avec un final où apparaît ce fameux et incroyable artefact. Pourtant, on peut largement être déçu de la fin. Autant la peinture de la guerre et de ses atrocités est certainement trop longue, autant l’aboutissement de cette recherche est traité avec beaucoup de légèreté. L’astrolabe a finalement peu d’épaisseur par rapport à toute cette préparation et l’album est d’un classicisme navrant. Il n’y a plus de références historiques et très peu d’explications sur l’utilité du fameux instrument sacré, alors qu’on attendait des révélations depuis le tome un. Le dessin d’Antonio Palma, auréolé des couleurs ultra réalistes d’Hubert, reste une des attractions principales de la série. On pourra certes trouver que certaines planches sont désespérément vides de décors et que tout est souvent figé. Pourtant, l’art de Palma est unique, tant les personnages sont puissamment représentés. L’artiste n’a pas son pareil pour dessiner des visages de bandits et de conspirateurs. Le dessin ne fait cependant pas tout...