L'histoire :
Sur l'île d'Erèbe, un jeune seigneur rend visite à un prisonnier échevelé nommé Arbor, afin de le questionner sur ses origines. D'apparence bourrue, le prisonnier accepte de lui raconter sa propre existence, si cela peut l'aider… Il commence par raconter son enfance, à l’époque où des visiteurs sont arrivés à son village situé en pleine forêt. La petite communauté villageoise s’afférait alors à préparer la fête du renouveau. Les deux hommes s’appelaient Salacide et Nicanor et prétendaient être des messagers venus de loin. La soirée avait été riche en festivités, notamment lorsque le prêtre a demandé par tradition à ce que l'on lui ramène une fleur d'orcan. Un peu plus tard dans la nuit, les enfants furent enfermés dans une cavité située sous un arbre avec les deux messagers, afin de respecter la coutume de la nuit de l'orcan. Réveillés par un hurlement venu de l’extérieur, les hommes et les enfants étaient alors sortis dans la nuit brumeuse, lorsqu’un monstre sanguinaire ayant l'apparence d'un ours s’était jeté sur eux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plus de deux ans après le premier tome de La mémoire dans les poches (avec Luc Brunschwig), Etienne Le Roux nous propose une nouvelle série ! A l’opposé de ses précédents travaux, il s’est installé cette fois-ci ai poste de scénariste ET de dessinateur-coloriste. Cette première expérience d’écriture est étonnante : le récit est sombre et met pourtant en avant un groupe de quatre enfants dans un monde violent de fantasy. Le début de l’aventure multiplie les pistes narratives : c’est une volonté clairement affichée de développer un univers cohérent, évitant tout manichéisme. Les rebondissements sont bien amenés et s’avèrent même éprouvants par instants, notamment lorsqu’on commence à voir se profiler la thématique de l’esclavage. Concernant les dessins, pas de surprise : la claque est bien là, avec un trait soigné, voire même fignolé. Les détails pullulent, que se soit sur la faune, la flore ou les personnages, rien n’a été laissé au hasard. Etienne Le Roux joue donc une partition parfaite, complétée par une colorisation en phase avec le propos, sombre dans sa globalité mais capable de brillantes illuminations à d’autres. Ce mélange d’aquarelles et d’informatique est suffisamment subtil pour convaincre un large lectorat. En conclusion, nous découvrons avec ce premier tome un auteur complet, pour la mise en bouche d’une série très prometteuse…