L'histoire :
Depuis qu'ils ont quittés leur village, Orcan, Solon, Sérapis et Arbor ont connus bien des déboires depuis leur départ de la forêt de l'île d'Erèbe. Ils sont notamment devenus les esclaves d'un archonte bien décidé à les malmener. Au terme d’un duel de gladiateur gagné contre un sanglier géant (grace aux pouvoirs d’Orcan hérités de l'arbre sacré), l’archonte est tué par son cousin l’empereur et leur liberté leur est rendue. Les quatre enfants errent donc dans la capitale de l'Empire, sans savoir où aller. Ils trouvent refuge dans un caveau isolé, puis en sont débusqués par des marchands d'esclaves qui les emmènent de force sur l'île d'Erèbe, accompagnés de nombreux autres enfants. Ils sont conduits dans une arène gigantesque, attirés par la présence de nourriture… mais les portes de l’arène se referment et l'Empereur Amasis apparaît à un balcon, pour une déclaration : pour survivre sur cette île, ils vont devoir lutter à chaque instant. Puis il ordonne à ses archers de les repousser vers les terres arides et rocailleuses. Orcan et les autres cherchent alors un abri pour la nuit. Ils doivent alors combattre des petits groupes bien décidés à leur subtiliser le peu de nourriture qu'ils ont pu emporter. Ils résistent comme ils le peuvent, n'imaginant pas que la faune locale constitue une menace plus grande encore…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le premier album de L'éducation des assassins, Etienne Le Roux est devenu un auteur complet : il s'occupe aussi bien du scénario que des dessins. En l'espace de deux ans, il a trouvé le temps d'illustrer la suite de La mémoire dans les poches (sur un scénar de Luc Brunschwig), de scénariser Le dernier voyage d'Alexandre de Humboldt (pour son ami Vincent Froissard), tout en s’attelant au second volet de sa série personnelle. Il emmène cette fois-ci son petit groupe d'enfants devenus esclaves sur une île où la faune locale est aussi dangereuse que les armées d’un Empereur, puis il les afflige d’un destin décidément toujours très chaotique. Rythmé et surprenant, le récit se révèle parfaitement construit et bénéficie d'une narration encore plus limpide qu'auparavant. La thématique de l'esclavage est bien exploitée et l'aspect fantastique des pouvoirs octroyés à Orcan, par la plante du même nom, apporte vraiment quelque chose en plus à cette histoire trépidante. Certaines séquences sont même particulièrement éprouvantes et la manifestation des pouvoirs surpuissants d'Orcan (seuls manifestations de magie au sein de cet univers) ne garantit aucunement un dénouement heureux. Les personnages travaillés et le décorum de fantasy rapprochent cette série d'Alim le tanneur, ce qui n’est pas la moindre des références. Malgré les explications disséminées, les mystères restent nombreux et Les tourments de l'aristotélice sont encore loin d'être tous résolus. Le dessin est lui aussi particulièrement soigné et régulier, s’appuyant sur des décors détaillés. Paysages désertiques, cités abandonnés, arènes de combat… les nombreux cadres d’action confèrent à l’ensemble un dépaysement réjouissant. Après un premier tome déjà très réussi, ce tome 2 confirme le degré d’excellence de cette série dans un registre d’heroïc-fantasy pourtant délicat, car légèrement saturé. Le tome 3, d’ores et déjà baptisé Vie et mort des Askanides est très attendu…