L'histoire :
Juin 1914 : l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, est l’élément déclencheur de la première guerre mondiale. Les soldats partent au front la « fleur au fusil ». Ils ignorent alors que ce conflit sera la pire boucherie de l’Histoire, et surtout, qu’ils sont les pions d’un jeu de pouvoir que se livrent 4 archontes depuis la nuit des temps. Erlin de la maison des Deniers, Aker de la maison de l’épée et Reka de la maison du bâton, s’opposent alors à leur frère Dyo, de la maison de la coupe. En se rangeant aux côtés du Kaiser, ce dernier ignore alors que ses desseins vont être perturbés par le pouvoir concurrent et surpuissant de Guillaume de Lecce, aboutissant à la destruction de la moitié du monde. Côté anglais, Erlin, Aker et Reka protègent un valeureux pilote, Curtis Hawk. Peint par un certain artiste nommé Chagall, l’avion de ce dernier semble paré à affronter les pires ennemis. Peu à peu, ce super soldat est programmé pour accomplir une mission très précise : tuer un certain soldat, sur le front d’Ypres en novembre 1918…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ouf ! Ce septième tome referme enfin le première cycle (?) d’une saga aussi complexe que confuse. A vouloir réécrire l’Histoire du monde (rien que ça) en lui attribuant des mécanismes surnaturels, Jean-Pierre Pécau est tombé dans le piège de survoler les évènements pour se noyer dans les détails. Ici, la trame principale se concentre durant la première guerre mondiale, sur le parcours d’un pilote anglais dont l’objectif est de flinguer un anonyme caporal nommé Hitler (vous aurez déduit que cette mission fut un échec). Autour de ce fil rouge, le scénariste noue plusieurs anecdotes un peu saugrenues. Par exemple, Blaise Cendrars et Marc Chagall deviennent des acteurs majeurs de l’intrigue ésotérique, Guillaume de Lecce emprunte l’esthétisme de Vlad Dracul (Dracula !) et un point commun est établi entre le poète Louis Aragon et Tolkien… (facile). L’ampleur du terrain de jeu (Belgique, Luxembourg, Venise, Basse-Saxe, front de la Somme…), ainsi que les desseins confus des protagonistes, n’aident déjà pas à s’y retrouver. Mais en sus, le dessinateur Igor Kordey livre ici sans doute son album le plus bâclé. Les personnages ne s’identifient pas, le découpage est tout sauf limpide… Tome après tome, le trait perd de sa rigueur pour finalement aboutir à ce style graphique disgracieux et fébrile, proche du « rough » préliminaire. Doit-on accuser des délais de livraisons trop courts ? Bref, malgré un gros boulot préparatoire et documentaire, ce dernier épisode ne séduira pas des foules de lecteurs, à l’image du reste de la série.