L'histoire :
Tout commence par une vision d’apocalypse d’Erlin, où celui-ci assiste à la destruction de l’humanité… Etats-Unis, mai 1946, Washington est plongée dans l’obscurité dans la nuit du 13 au 14. A la sortie de la guerre, tout le monde accuse le manque d’entretien des centrales électriques d’être à l’origine de cette gigantesque panne. Mais au même moment, dans une petite maison d’un quartier de Washington, Nimue, femme Navarro, donne naissance à une petite fille prénommée Pandora… Deux ans plus tard, en 1948, en Jordanie, au moment où l’ONU vote la création de l’Etat d’Israël, des soldats israéliens sont attaqués sur la côte de la Mer Morte. Ils ne doivent leur salut qu’à l’intervention du pilote Curtis Hawk et de son avion. Son Messerschmitt touché, il est contraint d’atterrir. Il croise alors la destinée de Joachim, juif ashkénaze, de Dayan, sioniste au service de l’organisation Hagana, et de Reka. L’officier responsable de la mission lui apprend qu’il doit se rendre sur le site archéologique de Qumran. Jérusalem en flammes, Reka lui révèle alors des secrets sur la cité à nouveau divisée, sans pour autant dévoiler son plan secret. Erlin, lui, comprend que si les Archontes ne parviennent pas à s’unir, le monde humain s’autodétruira.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bref rappel du concept de la série : l’histoire humaine telle que nous la connaissons est faussée depuis son origine par les Archontes qui, par l’intermédiaire d’un puissant jeu de tarots, accordent plus ou moins de chances aux grands acteurs de l’histoire. Dans ce 16e opus, Pécau nous emmène au Proche Orient et plus précisément en Palestine (d’où le titre de l’album, Sion). Dans le tome 15, il abordait la genèse de la guerre froide, et déjà également celle du conflit israélo-palestinien. Sion poursuit donc la problématique à Jérusalem, en 1948. Il nous fait découvrir, à sa façon, le secret caché dans les ruines de la cité de Qumran, ainsi que des personnages ayant marqué l’Histoire, tel Moshe Dayan (membre de l’organisation sionniste Hagana). A noter, la parenthèse sur la naissance de Pandora (l’enfant de Curtis, le « soldat » d’Erlin, et la Navarro Nimue), héroïne de la série Arcane majeur, qui laisse sans doute présager des révélations dans les futurs tomes. Le récit est rythmé et le suspens haletant, entretenu habilement jusqu’au bout. En cela, les tomes 15 et 16 diffèrent des précédents. Et il était grand temps, pour redonner de l’allant à la série. Le scénariste prépare ainsi habilement les suites du feuilleton, avec les visions (prémonitoires ?) d’Erlin. Ce dernier tente de rallier les Archontes, afin d’éviter la destruction de l’Humanité. Il faut dire que le temps de la guerre froide est propice à la peur de la bombe atomique. Graphiquement, Igor Kordey continue sa prouesse de grand équilibriste, en alignant les planches plus vite que son ombre. Un rythme de sortie effréné ne nuit point à la qualité du dessin. Mais à quoi carbure t-il ? Au final, un album riche en révélations, dans la trame du précédent, qui semble préparer la conclusion de la série. Et pour ne plus désespérer le lecteur, une fin au tome 22 (sic !) est patiemment attendue.
