L'histoire :
En ce soir d'août 1888, les rues sombres de White Chappel à Londres vont être le lieu d'un meurtre violent, à l'arme blanche, contre une des nombreuses prostituées du quartier. Ce n'est que le nouvel épisode d'une série noire qui terrorise la ville. Le nom de Jack l'Éventreur fait la Une des journaux, la cruauté des exécutions est au cœur de toutes les conversations. Comme le matin même dans le salon de coiffure de Monsieur Laski, lorsque Aaron se montre étonnamment nerveux, au point de couper la joue d'un client en le rasant. Le soir, lorsqu'il retrouve sa famille, son comportement est étrange. Il réagit de manière incompréhensible à des propos anodins, et surtout il ressent le besoin une nouvelle fois de sortir une bonne partie de la nuit, sans expliquer ses raisons. Sa sœur Matilda s'inquiète pour lui. Depuis qu'ils se sont tous les deux enfuis de Pologne après le massacre des membres de leur famille juive, ils sont restés très proches. Ce soir là, Aaron avait empêché le meurtre de sa sœur par une femme russe armée d'un couteau, que le jeune garçon avait retourné contre elle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel album de la série l'Homme de l'Année est construit de manière assez étrange, puisqu'il dévoile dès ses premières cases le personnage central de l'intrigue, en tout cas de toute évidence et sans chercher à le dissimuler. Ce qui laisse à penser que le fil conducteur du récit sera tout autre que celui de la révélation... Or cela annonce une déception, puisque la surprise de fin d'album est vraiment minime. Les deux auteurs n'ont pas réellement réussi à mettre en avant une ambiance particulière, les gros plans sur le visage du meurtrier, très appuyés lorsqu'il conçoit ses plans mortels, restant très présents dans ces scènes de repas du soir à l'atmosphère de vie provinciale, écartant naturellement le doute sur l'identité du personnage. Le dessin de Benjamin Blasco-Martinez accentue les effets marqués d'un découpage prévisible. L'influence des BD d'horreur des années 70 est présente chez lui, avec des visages aux expressions marquées à la Bernie Wrightson. Cependant, ses décors trop visiblement créés d'après photos donnent un aspect plutôt artificiel à ses cases, qui auraient demandé un graphisme plus cohérent et moins léché. C'est finalement tout simplement autour des terribles exactions de Jack l'Éventreur que Ceka a construit son scénario, imaginant l'histoire qui l'aurait conduit à ses terrifiantes pulsions. Si vous voulez donc enfin savoir qui était Jack the Ripper, et pourquoi il massacrait des jeunes prostituées, vous savez ce qu'il vous reste à faire.