L'histoire :
Au milieu de ce mois de mars de l'an 44 avant JC, César vient d'être assassiné. Son corps ensanglanté gît sur le sol de la curie, frappé d’innombrables coups de couteau. Sa mort était de toute évidence un coup savamment préparé. Très vite, le groupe de sénateurs qui en est à l'origine est identifié. L'ancien légionnaire Quintus Falco est chargé par Marc Antoine de comprendre qui a porté le coup fatal. Qui étaient les suiveurs, mais surtout qui a réellement ôté la vie du chef suprême de Rome. Quintus va alors porter le corps de César auprès de son épouse Calpurnia pour qu'il soit examiné par un médecin de confiance, et interroger le sénateur Gaius. Ce dernier raconte la séance exceptionnelle convoquée au sénat par César lui-même, et la crainte des sénateurs, lors de son arrivée à la curie, qu'il demande à se voir couronné roi. Les noms des coupables, tout comme les identités de ceux qui ont fui sans défendre César, sont très rapidement connus de tous. Mais au sein de la république, les sentiments sont partagés entre le désir de vengeance de certains et la volonté d'une forme de compromis qui permettra à Rome de conserver sa grandeur, en évitant une guerre civile. Une étrange continuité se dessine, tandis que Quintus, animé d'une colère intarissable, poursuit ses recherches pour comprendre l'origine du complot.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce huitième volume de la série L'Homme de l'Année est assez surprenant puisqu'il décrit les quelques jours qui ont suivi l'assassinat de César et précédé l'accord de réconciliation. Beaucoup d'échanges, de discussions, quelques rares scènes d'action, donc un véritable défi pour un scénariste qui espère toucher le grand-public. La force d'une série-concept est alors de nous pousser à ouvrir cet album parmi tant d'autres, pour voir de quelle manière un nouveau pan de l'histoire va être éclairé par la petite lucarne d'un personnage inconnu. Intéresser le lecteur autant par l'exercice d'effet de loupe historique, que par la force d'une intrigue sur 64 plages. Sébastien Latour s'en sort avec les honneurs, puisqu'il nous emmène sans difficulté vers la conclusion d'un album richement documenté, servi par le jeune dessinateur italien Tommaso Bennato. Dans un style réaliste sans réelle originalité, mais très efficace, ce dernier est aussi convaincant dans les rues de Rome que dans les salles pleines de monde de ses tavernes. La quête de vérité de Quintus, le garde du corps, nous permet alors de découvrir les enjeux du complot et la complexité des relations politiques à Rome. Ses pérégrinations à travers les tavernes ou les palais nous donnent à voir quelques détails de ce qu'était devenue la ville la plus puissante du monde.