L'histoire :
Matteo, un petit garçon joyeux, a tout pour être heureux. Aux côtés de son père et de sa mère, il vit une vie de petit garçon tout ce qu’il y a de plus normale. Grand amateur de super héros et notamment des supers animaux, Matteo passe le plus clair de son temps à jouer avec son chien Tommy et avec ses figurines (surtout celle de super faucon) et à regarder des dessins animés. Mais le soir venu, quelque chose effraie Matteo. La silhouette d’un homme en noir vient troubler ses nuits, une présence dangereuse et inquiétante qui poursuit le jeune garçon. Plus les jours passent, plus la silhouette gangrène son esprit et le perturbe, aussi bien chez lui qu’à l’école. Heureusement, son meilleur copain Ivan est là pour veiller sur lui, mais surtout pour l’aider face à cet « homme en noir »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec un tel résumé, vous êtes en droit de vous interroger quant au sujet de ce roman graphique... L’homme en noir de Giovanni Di Gregorio et Grégory Panaccione est une grande œuvre. Il peut être complexe de parler de harcèlement et d’agression sexuelle chez les enfants. Parce que c’est bien de cela dont il est question : Matteo est victime de violence physique et d’attouchements. La peur que cela se reproduise et même la peur de se souvenir, c’est cela que représente cet « Homme en noir » : quelque chose de proche, qui attend et qui se saisit de sa proie. Il n’est pas anodin que le jeune Matteo soit autant attaché à la figure des super héros venant défendre les plus faibles. Parce que, quelque part, Matteo souhaite que ces héros lui viennent en aide. Son imaginaire est son échappatoire, il ne lui reste que cela, son innocence d’enfant lui ayant été arraché. Di Gregorio a écrit un scénario subtil et important, aux thématiques fortes. Son comparse Panaccione magnifie l’ensemble avec la patte qu’on lui connaît. Quelque chose de très crayonné et jouant sur les couleurs au gré des avancements du scénario et des scènes. Il y a dans le dessin une tension, une montée des couleurs, jusqu’à un effondrement et un redémarrage, lorsque les masques tombent et que le petit Matteo trouve la force de parler. C’est une histoire de courage, de combativité, d’acceptation. C’est une histoire forte et tragique mais qui nous montre que l’imaginaire et la libération de la parole, même si elles ne sont pas choses facile, sont utiles et nous libèrent. Un grand roman graphique, important, nécessaire et indispensable.
