L'histoire :
Huit héritiers de la planète militaire Okkar sont envoyés en mission initiatique pour un périple de 2 ans dans le cosmos. Leur vanité et leurs rivalités les poussent toutefois au delà des limites autorisés et ils sont aussitôt attaqués par l'Ogregod, un ennemi galactique surpuissant et protéiforme. Heureusement, ils ont parmi eux le jeune Zeland, un méprisable quadrope (créature bleue à quatre jambes) embauché en tant que technicien corvéable à merci. Ce dernier dispose d'un pouvoir rare et unique : il peut « transgaler », c'est à dire qu'il dispose d'une forte puissance de mutation moléculaire. Toutefois, sur les conseils de son père, qui fomente une révolution de son peuple opprimé, il conserve cet atout secret. Notamment, sur la planète inconnue où ils ont échoué, il profite du sommeil des jeunes pour les protéger d'une lourde pluie en faisant pousser instantanément une cloche de bambous. Quand tous se réveillent, ils ont faim. Sans écouter les conseils de Zeland et du robot instructeur Otto-6, ils entreprennent de tuer et rôtir une tortue géante. Quelques heures plus tard, la mère de la tortue, encore plus grosse, entre dans une colère noire et les attaque. Pendant ce temps, sur Okkar, le dictateur nain Hizatte lance une attaque titanesque contre l'Ogregod : un vaisseau de 5km de long est lancé, rempli de soldats kamikazes. Il emporte 5000 bombes Supra-HHH, capables de détruire tout un système solaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second opus, nos jeunes héritiers arrogants continuent d'être malmenés par l'Ogregod, la puissance galactique qui ambitionne de tempérer l'hégémonie de l'espère humaine, par trop prétentieuse et belliqueuse. Au cours de ce périple initiatique – qui pourrait encore durer longtemps, mais qui est annoncé en 4 tomes – ils commencent un chouya, mais juste un chouya, à faire preuve d'humilité, grâce aux interventions providentielles du héros Zeland, un brin moraliste. Leurs problèmes sont tout de même loin d'être réglés... et la série réserve visiblement encore bien des surprises. Aux manettes, le scénariste Alessandro Jodorowski déroule donc sa recette habituelle : un scénario inventif, mais une narration très basique, c'est à dire linéaire et descriptive au possible. L'effet produit permet une limpidité optimale de l'histoire, mais s'accompagne d'une lourdeur de ton qui a généré bien des détracteurs. L'ultra-réalisme du dessin de Zoran Janjetov, déjà partenaire de Jodo sur la saga des Technopères, se montre toujours ad hoc. Hormis pour la colorisation et quelques imports photos dispensables (la foule p.50), l'usage des outils informatiques se fond de mieux en mieux dans un trait certes toujours infographique, mais fin, précis et cohérent avec le sujet. Certaines cases sont spectaculaires (les créatures, les vaisseaux, les larges décors improbables...). En tâche de fond de cette saga, il s'agit évidemment d'écorner la vanité légendaire du règne humain, incapable de se coordonner pour éviter les catastrophes. Une question d'actualité, étant donné le problème écologique que notre civilisation doit résoudre pour espérer accéder au XXIIème siècle (et suivants)... et donc peut-être sillonner le cosmos comme suggéré ici.