L'histoire :
Le « Spectre », assassin diabolique, fait trembler la capitale française du début du XXe siècle. Après avoir enlevé le célèbre chimiste Brignou, il mijote à présent un complot d’une toute autre ampleur. Pour les besoins de leur enquête, le commissaire Picon et le « docteur » Renoir s’introduisent en douce dans l’appartement d’un ami de Brignou, le professeur Fourasse. Surpris par les hommes de main du Spectre, ils provoquent une fusillade et déclenchent malencontreusement un incendie. Ce faisant ils donnent vie à deux personnages représentés sur un tableau du célèbre peintre Valkoviak : l’inspecteur Fougerolles disparu depuis 6 mois et un monstre infernal qui se réfugie dans les égouts de la ville. De son côté, Antoine a réussi à échapper au Spectre dans les catacombes. Soigné de ses blessures par son ami Cyril, il rêve de venger son cousin Fernand. Car Fernand, alias le célèbre cambrioleur Louis Dor, n’a pas eu la même chance. Son corps, retrouvé les tripes à l’aire sur les bords de Seine, fait la Une de l’Ombre de l’échafaud. Pendant ce temps dans un petit village du Cantal, le père Dudane, prêtre touriste, fait la connaissance d’un certain professeur Fourasse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’ombre de l’échafaud est le titre d'une parodie du célèbre Petit Journal du début du siècle, qui titrait essentiellement sur les affaires populaires. A travers ce journal, les auteurs nous plongent admirablement dans l’ambiance des années 1900, pour suivre une foultitude d’aventures rocambolesques et paranormales. Après l’affaire Brignou, scientifique emprisonné dans un tableau de maître, voici l’affaire Dudane, spectateur halluciné d’un village qui s’entretue, suite aux manigances d’un professeur féru de sorcellerie. Le travail de documentation graphique de David Cerqueira parvient à merveille à rendre l’âme de l’époque, grâce entre autres à ses lettrines et ses enluminures arrondies. Mais le scénario de Jean-Luc Masbou (le dessinateur de De cape et de crocs) joue également avec finesse sur une forme de mise en scène théâtralisée des évènements. La sauvagerie du spectre est ainsi atténuée par son côté grand guignol, et les enquêteurs assistent à une représentation (qu’on ne voit jamais !) de ses crimes. Ce savant procédé permet de donner un recul intéressant sur l’ésotérisme débridé de la série.