L'histoire :
Le commissaire Picon et le docteur Renard poursuivent leur enquête sur le Spectre, un mystérieux criminel qui règne sur les bas fonds parisiens, faisant usage d’étonnants pouvoirs occultes. Le Spectre a notamment emprisonné un policier dans un tableau pendant plus de 3 semaines, en compagnie d’un monstre infernal ! Lors d’un incendie, le policier a été libéré de ce sortilège… en compagnie du monstre, qui s’est dès lors réfugié dans les égouts de la ville. A présent, Picon et Renard effectuent un voyage jusqu’à un petit village du massif central, pour interroger un curé passablement choqué après avoir vécu une abomination. En effet, le père Dudane a directement subi les expérimentations en matière de satanisme du professeur Fourasse, un allié du Spectre. Tous les habitants se sont massacrés entre eux, sous ses yeux, remettant en cause ses convictions. Après l’avoir tiré de sa léthargie et avoir discuté avec lui, ils le ramènent à Paris. Ils y découvrent que le cambrioleur Louis Dor, que le journal « L’ombre de l’échafaud » annonçait mort, a repris ses forfaits. Ils décident dans un premier temps de remonter la piste de ce dernier en inspectant les égouts…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans un premier temps, Jean-Luc Masbou scénariste (il est également le dessinateur du célèbre De cape et de crocs) rassemble tout son petit monde en trois groupes, pour une confrontation bien commode. Picon et Renard d’un côté (les gentils), Fourasse, le Spectre et Valkoviak de l’autre (les méchants), et entre deux Plantin et Delerme (quoiqu’en fait plutôt gentils). Tout le monde se retrouve providentiellement dans les égouts, afin de mettre un peu d’ordre dans les intrigues. Car depuis deux tomes, Masbou s’est livré à un mélange de genres particulièrement corsé (historique, policier, fantastique, satanique, humour), sans doute un tantinet bancal pour être pleinement palpitant. Les faits sont toujours grand-guignolesques à souhait (les deux monstres dans les égouts), tantôt gores (le coup de poignard dans l’œil), tantôt tarabiscoté (l’arrestation de Valkoviak) et la mayonnaise ne prend que moyennement. On a également l’impression que le dessinateur David Cerqueira, qui délaisse un peu l’esthétique belle époque, laisse parfois couler plusieurs mois entre la réalisation de deux cases. Aux sautes de styles, s’ajoute parfois un léger manque d’application (détails et/ou proportions) qui déçoit un peu comparé aux deux premiers opus. Ce troisième épisode ne semble pas clore pour autant la série. Au terme des 46 planches, le spectre court toujours, avec une révélation de taille sur son identité en guise de cliffhanger…